LA BELLE MORTE ET LA TUEUSE D’ENFANT, ÉPISODE 6, le remariage de la tueuse

 

Raymonde est chez ses grand parents Boisson, elle n’a pas grand chose à faire si ce n’est de se promener. Andrée plus costaude aide aux travaux agricoles, et s’encanaille même avec ces paysans aux ongles sales et à l’odeur forte.

Elle, bottines en cuir étincelantes de propreté, robe longue un peu serrée, balade sa silhouette de garçonne.

Un plaisantin à son passage crie voilà la gouine, elle n’en a cure de ces sarcasmes de ploucs, elle rêvasse en compagnie de Marie Anne qui bien sûr l’a accompagnée.

Andrée est toute chose, elle qui depuis bien longtemps ne se confie plus ,tourne autour de sa sœur. Elle a un secret mais hésite encore à le dévoiler devant sa cadette. Raymonde a deviné, sa sœur l’a fait, elle sent l’homme elle sent le sexe. Ses yeux pétillent et étincellent cette vierge de la ville s’est déniaisée avec un sauvage. Qu’à cela ne tienne, Raymonde a les rudes gars de l’Ariège, son tour viendra.

Marie Anne a le choix, beaucoup de femmes sont mortes du choléra, les ventres manquent à la satisfaction animale des hommes, elle en profite. Libre comme l’air avec les biens de son mari défunt. Elle a même la tutelle de Jean, elle fera donc comme si tout était à elle.

La présence de Jean ne gêne nullement, elle le jette dehors pendant qu’elle ahane sous les coups de reins de ses amants. Lui caché n’en perd pas une miette mais ne comprend pas pourquoi sa mère fait comme les animaux.

Puis la maline séduit un jeune paysan du village, il a 24 ans et se nomme Dhers Jean Gouémi. Il apporte un peu de biens mais surtout sa force de travail car Marie Anne toute solide qu’elle est, a du mal à cultiver seule la terre de son feu mari.

Le marié est un peu palot et un peu gringalet par rapport à la grande Ruffié, splendide plante de trente ans.

Le mariage a lieu le 7 avril 1856, pour l’occasion la famille est là, enfin celle qui n’est pas fâchée avec la louve d’Orus. Pour faire bonne figure elle a même habillé son fils de neuf, le gamin est méconnaissable, lavé et propre on a l’impression que ce n’est plus le même enfant.

Raymonde écoute bouche bée le récit de la nuit de noces, elle est stupéfaite et découvre l’amour par la voix d’une cousine morte. Elle passe un moment délicieux avec Marie Anne qui lui raconte tout dans les moindres détails. A tout bien réfléchir elle incline un peu vers la folie. Elle aussi a maintenant envie de faire ces choses là. Mais finalement elle se passe bien de le faire, sa maladie est rédhibitoire à l’amour.

Marie Anne prend l’ascendant rapidement sur son jeune mari, elle le mène à la baguette enfin à la braguette.

Le pauvre garçon à toujours à faire, leurs terres à eux plus le travail à façon chez les autres.

Il part de longues semaines pour faire du bûcheronnage, elle a du temps libre pour elle enfin je veux dire, que son corps est libre pour d’autres.

Le petit Jean devient insupportable et vrai enfant loup, pourtant les punitions s’enchaînent. Un jour, qu’ elle ne lui avait pas donné à manger, il vole un morceau de pain. C’est le drame, elle manque de le tuer et l’enferme plusieurs jours dans une soue à cochon.

Mais pour Marie Anne la consécration n’est pas pour cette année 1856, car bêtement elle est marquée, son corps se transforme et elle ne peut plus rien cacher. Le 13 octobre 1856 elle accouche d’un petit Joseph. Les mégères du village comptent et recomptent, marié en avril, enfant en octobre. Il y a anguille sous roche, soit les deux avaient mis la charrue avant les bœufs soit le polichinelle n’est du Jean Dhers Goumis.

Pour sûr les langues vipérines penchent pour la seconde solution, le Jean n’ayant pas inventé l’eau chaude c’est évident que c’est la Marie Anne qui l’a dépucelé.

Mais bon il est content d’avoir un fils et après tout lui seul le sait, enfin avec elle.

Cela ne fait pas ses affaires et elle se désintéresse de son second comme du premier.

Mais mauvaise graine il s’accroche.

L’embellie du mariage ne dure guère, elle ne voulait pas d’enfant et elle en a un autre. Cet idiot? elle lui avait bien demandé de se retirer, mais il ne sait pas se contenir, elle ne peut quand même pas gérer cela aussi.

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