RAYMOND ET FRANÇOISE, UNE HISTOIRE D’AMOUR, épisode 11, une catastrophe éminente

 

19 mai 1940

 » Un immense et tenace espoir soulève Paris. Chaque usine, chaque bureau, chaque Français est décidé à tout faire pour soutenir l’effort des armées que l’on sait, engagées dans une des batailles les plus tragiques de l’histoire.

Soutenir comme la corde soutient le pendu, Françoise s’illusionne.

Elle va à la messe le matin à notre Dame des Victoires puis a une procession l’après midi, espérons que cela va suffire pour arrêter les allemands.

Georges Mandel a été appelé au ministère de l’intérieur, Françoise pense que la chose est bonne, tout comme le retour du vieux maréchal et du vieux général.

Pétain s’entendra t’ il avec Mandel et Reynaud souffrira t-il l’ombre du vainqueur de Verdun ?

Tout de même l’inquiétude commence à gagner, les communiqués sont vagues et imprécis, en tous cas les Anglais en la personne de Churchill semblent vouloir tenir et combattre jusqu’au bout.

Françoise voudrait s’engager plus dans l’aide aux réfugiés et pense pour cela aller à Bayonne rejoindre une amie.

Elle qui sans connaître grand-chose comme la majorité des Français perçoit maintenant une vive inquiétude. Cette dernière se répand de proche en proche et grossit comme une boule de neige dévalant une pente.

Les communiqués sont dénués de partialité, en bref l’on ne sait rien, sauf que les Allemands avancent de façon irrésistible avec leurs chars.

21 mai 1940

Les nouvelles arrivent toujours des armées, du moins celles qui ne sont pas engagées. Raymond avec son régiment d’artillerie lourde se déplace, sans être encore dans la zone des combats.

A Paris ce n’est pas encore la panique mais cela commence à y ressembler, Flammarion va encore fermer.

Bon nombre de parisiens redoutent les combats et que Paris ne se transforme en cible, ils fuient sur les routes et dans les gares. Certains pensent que la capitale sera déclarée ville ouverte.

On devine maintenant que la retraite de nos troupes est générale. Sur les routes c’est un encombrement sans nom, des convois militaires dans les deux sens sont mêlés aux gens qui se sauvent. Cela engendre des difficultés importantes que personne n’est en mesure de réguler.

La mère de Raymond se refuse à quitter son domicile de Fourcherolles pour se mettre à l’abri chez son fils Jean à Cambo les Bains. Pour l’instant les trains circulent encore mais cela durera t-‘il ?

23 mai 1940

Françoise vient d’avoir des lettres de Raymond datées du 16 mai, elle est au comble de la joie car il va enfin pouvoir communier. C’est quand même avouons le une belle consolation alors que les Allemands envahissent la France.

Les informations à cause de la censure ne sont pas très fiables, un moment tout va bien puis le moment d’après c’est la catastrophe.

L’on nous annonce que la situation reste inchangée puis brusquement l’on apprend la nouvelle de la prise d’Arras et d’Amiens et que les blindés Allemands courent à la mer.

Puis comme il faut bien des boucs émissaires l’on s’en prend au général Corap chef de la 9ème armée qui n’a pû ou su empêcher les Allemands de passer la Meuse.

Certes l’homme n’est pas une foudre de guerre mais lui faire porter le chapeau d’un désastre annoncé il y a quand même un pas.

On dit maintenant que notre merveilleuse armée est mal encadrée, mais entraînée et mal équipée.

Françoise comme beaucoup s’illusionne sur la capacité du nouveau généralissime Weygand, tout le monde attend avec confiance la contre attaque qu’il va ordonner.

 » Lui c’est un commandant, c’est quelqu’un qui n’a jamais perdu une bataille et qui est croyant par dessus le marché ! Aidé de dieu ! Qu’il nous sauve. »

En fait le vieux Weygand n’est pas l’homme de la situation, défaitiste comme Pétain et pro allemand comme lui, il n’aura de cesse que l’armistice soit demandée.

Mme T en vieille femme butée ne veux pas partir, elle explique à sa future belle fille qu’à son âge elle ne craint plus d’être souillée.

Nous en sommes encore au mythe de la guerre de 1870 et de 1914 sur les Allemands mangeurs d’enfants et violeurs de femmes.

Françoise va partir sur Courbanton puis sur Bayonne avec la voiture de Raymond, elle n’a pas le permis mais c’est la femme de Frédéric Japy qui conduira, alors que ce dernier convoiera tante Gaby avec la sienne. Cela fera deux voitures de sauvées, enfin si celle de Raymond arrive enfin à démarrer.

Von Rundstedt commandant le groupe d ‘armée A arrête ses blindés pour un regroupement, cela nous permettra peut- être de respirer un peu.

24 mai 1940

Raymond serait dans la Marne et Françoise s’inquiète pour lui et ses collaborateurs. Ce croirait-elle dans une salle de rédaction , un bureau ou une salle d’opération pour employer ce mot de collaborateur ( qui va d’ailleurs prendre un sens nouveau dans peu de temps )

Elle vient de faire la demande de bons d’essence, elle ne les aura que le 26 juin, fichtre d’ici là beaucoup de choses peuvent se passer.

Elle prend également des cours de conduite avec son amie Tamara ( cette dernière juive sera arrêtée en 1942 car elle avait cousu son étoile juive au dessus du drapeau Français, déportée elle est morte à Auschwitz )

Le permis est pour dans quelques jours.

26 mai 1940

Aucune nouvelle de Raymond qui doit sans doute être à l’arrière avec les canons lourds en soutient de quelques assauts. Visiblement l’espérance d’être mutée ailleurs que dans un régiment est illusoire pour le moment.

Tante Gaby est partie pour Courbanton où elle va aider les généreux Dubonnet à mettre en place un accueil de réfugiés dans leur château. Il y sera servi 500 repas par jour.

Françoise se morfond chez Flammarion où tout est à l’arrêt, elle aimerait se rendre utile mais ne sait quel parti prendre.

Elle a été réveillée par des tirs de DCA et des bruits d’avions très proche, de sa fenêtre elle a vu les petits éclatements, c’est bizarre car l’alerte n’a pas été donnée.

Elle est maintenant prête au départ qu’elle espère pour le 2 juin, une dernière fois elle passe chez Raymond pour fermer l’appartement et mettre du camphre dans  les affaires. Elle s’attarde, touche les objets et hume les affaires de son futur. De bons souvenirs entourent ces murs, des conversations sur Dieu, le scoutisme, les plantes vénéneuses ( passion de Raymond ), des repas mémorables, et enfin quelques divines nuits.

Quand reviendront-il ici ?

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