RAYMOND ET FRANÇOISE, UNE HISTOIRE D’AMOUR, épisode 12, une bourgeoise en guerre

 

28 mai 1940

Françoise vient d’avoir le permis, elle l’a passé seule avec la voiture de Raymond, elle pourra ainsi fuir Paris avec la Peugeot 202 de son futur. Il lui reste le problème de l’essence à résoudre.

Pour la Belgique c’est terminé, ils ont capitulé, pour Françoise cela représente une honte sans nom, peut-être que les habitants là bas voient cela d’un autre œil.

Le roi a pris la décision sans consulter son gouvernement n’y prévenir ses alliés.

Les soldats Anglais et Français vont-ils être pris au piège sur les plages de Dunkerque ?

L’actualité est brûlante et dramatique.

29 mai 1940

Françoise vient d’apprendre que Raymond a été au contact de l’ennemi, elle tremble pour lui mais à confiance envers le seigneur.

Pour elle le roi des Belges est un traître , un lâche qui a frappé les esprits de dégoût et de stupeur, la capitulation n’est pas due à un revers de bataille mais à une trahison préméditée et inique envers le peuple Belge.

A Paris les réfugiés belges pleurent autour de la statut d’Albert 1er

Françoise décidément est préoccupée pour le bien être de son homme et lui demande si son sac de couchage est confortable. Elle lui pose aussi la question et l’on croit rêver de savoir si il a besoin d’une toile de tente. Pense t-elle qu’il est à un camp de scouts et qu’il a oublié son matériel dans le car.

Puis dans le même élan

 » je suis passée aujourd’hui encore chez toi pour mettre dans le camphre les culottes scouts, les bas de laine et bandes molletières qui risquaient encore d’être mitées. Bombardées ;;, On verra bien. Mais mitées se serait trop bête »

Maintenant il y a un problème pour la voiture, elle voulait la ranger au château de Courbanton, mais malheur il n’y a plus de place car les réfugiés occupent tous les bâtiments.

Cette guerre est vraiment une horreur car on risque de perdre sa voiture.

Les millions de réfugiés sur les routes s’en moquent bien, car ils n’en n’ont pas.

Raymond lui au front alors que les armées françaises sont en pleine déroute, attend des nouvelles de sa mutation et envoie des mandats pour subvenir aux besoins de Françoise.

Tant que la poste fonctionne la France est sauvée.

Elle s’étonne toutefois de ne pas avoir de réponse à ses deux lettres journalières, peut-être simplement que ce médecin en pleine guerre a d’autres choses à faire, mais elle le déculpabilise en lui disant de ne pas prendre sur son sommeil pour lui répondre.

C’est beau l’amour même au contact de l’armée allemande qui écrase tout sur son passage.

 »Le temps est beau et cela nous désole parce qu’on nous dit que cela avantageait plutôt les allemands.

Est -ce idiot quand on y pense »

Oui c’est sans doute idiot car en théorie si l’aviation allemande peut intervenir la notre pourrait aussi le faire et c’est valable pour le restant des armes.

A Dunkerque les Anglais font preuve d’efficacité et continuent d’embarquer leurs soldats.

 »Je t’embrasse mon amour, je m’attache à être digne de toi, sachant que tu grandis au danger et que je dois grandir aussi pour te suivre »

C’est beau et grandiloquent à la fois.

30 mai 1940

Françoise quitte son travail et Henri Flammarion s’engage à la reprendre en octobre lorsque l’on aura appris le recul et la défaite des allemands.

Apparemment les français croient encore au miracle et suivent comme ils le peuvent les combats. Mais le désordre est presque complet et il est dur de se faire une idée. En tout cas Françoise, puisse qu’elle le peut est prête pour partir.

Toujours le rembarquement à Dunkerque, les marins et les aviateurs anglais font des miracles.

31 mai 1940

Françoise est un peu rassérénée car elle a été à une messe au sacré cœur, monseigneur Suhard a consacré la France et Paris au sacré cœur de Jésus et à la vierge Marie.

Avec cette intercession nos millions de soldats vont être sauvés.

Il y avait une foule énorme essentiellement des femmes et des personnes âgées, c’est une évidence les hommes sont au combat ou déjà prisonniers.

Elle a réussi à avoir 40 litres d’essence grâce à un bon que lui a remis son amie Claire travaillant au ministère de la production industrielle. Tient est-ce qu’il y aurait des passes droits.

De toutes façons elle n’en en aura finalement pas besoin car elle laisse la voiture à Paris en s’inquiétant de savoir si elle doit donner les clefs à Tamara.

Dans les ministères, les femmes tricotent de la layette pour les réfugiés en étudiant les cartes.

Françoise fait le siège du ministère de la guerre pour rencontrer Mr Signoret pour qu’il aide Raymond à obtenir sa mutation. Elle se fait insistante et de façon péremptoire l’annonce dans sa lettre

 » J’irai chercher sa réponse demain à trois heures et tout ce que je pourrai faire, tu peux me croire je le ferai avec une audace et une insistance de Juive (parfaitement). »

Ce n’est sans doute pas très élégant pour son amie Tamara et dénote d’une légère inclinaison anti sémite, qui est somme toute bien légère.

Quoi qu’il en soit nous sommes en pleine guerre et les employés du ministère de la guerre ont sûrement mieux à faire que de s’occuper de la mutation d’un lieutenant fusse t-il docteur et de bonne famille.

Elle apprend aussi avec stupeur qu’une femme qu’elle a côtoyée à Megève, Mme Allais la femme du champion de ski a été fusillée pour espionnage. S’ indigne t’elle parce qu’elle est espionne ou parce qu’elle l’a côtoyée au ski ?

Décidément le roi des belges en prend pour son matricule, il a capitulé à cause de sa maîtresse Allemande et s’est comporté comme un député corrompu.

C’est sûrement aller vite en besogne, l’armée Belge était détruite et il a sans doute pensé que la capitulation soulagerait son peuple. Certes il aurait pu se rendre en Angleterre pour y poursuivre la lutte, belle opinion mais qu’en disent les Belges sous les bombes.

Cette année les fraises de Fourcherolles sont succulentes et Françoise avant de partir sur Bayonne s’en délecte en faisant le tour du jardin avec madame mère qui elle ne veut pas partir.

 » Courage mon amour, il ne sera pas dit que les jardins de France deviendront des autostrades et des prés de culture allemands. Tous les oiseaux de Fourcherolles t’envoient leurs trilles et leurs affectueuses roucoulades.Et moi je te serre sur mon cœur avec ma très profonde et très fidèle tendresse »

 

RAYMOND ET FRANÇOISE, UNE HISTOIRE D’AMOUR, épisode 11, une catastrophe éminente

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