RAYMOND ET FRANÇOISE, UNE HISTOIRE D’AMOUR, épisode 7, dans l’attente des combats

 

5 janvier 1940

Nous sommes au début d’une nouvelle année, tout le monde espère que la guerre va s’arrêter. Françoise va mieux, elle skie le matin et travaille sa sténo anglaise l’après midi.

Son amitié avec les deux canadiennes se poursuit et elle rencontre même une cheftaine de sa connaissance qui travaille ici à la garde d’un enfant .

Elle est très heureuse que son article sur les louveteaux ait-été intégralement publié.

10 janvier 1940

Françoise prolonge son séjour à Mégève, elle y cherche maintenant du travail .

Les lettres de Raymond n’arrivent pas, onze jours sans nouvelle cela fait long, que fait-il, comment se porte t-il?

Dans la station il y a des pilotes polonais en permission, ils font part de leur expérience et expliquent ce qu’ils ont vu. C’est effrayant pour eux, l’armée nazie nous est largement supérieure.

Pas rassurant pour l’avenir, que fera t-on si les allemands nous attaquent.

La situation est assez paradoxale, les allemands ont envahi la Pologne pour récupérer un morceau de terre qui peut -être leur appartenait. Maintenant le territoire polonais leur appartient et ils massacrent les populations.

Nous leur avons déclaré la guerre mais nous ne bougeons pas, quatre mois l’arme à la bretelle.

Les mobilisés jouent au foot et à la manille, le pinard leur est régulièrement versé et les pilotes Polonais font du ski à Mégève.

Que signifie cette attente, ce statu quo, à quoi jouent Daladier et Chamberlain?

Tout pourrait être normal mais les soldats trouvent le temps long sans femme et à l’arrière les femmes trouvent le temps long sans les hommes.

Françoise a reçu de tante Gaby une montre bracelet, elle fête son anniversaire avec les canadiennes en mangeant des gâteaux dans une pâtisserie.

Peut être a -t-elle trouvé un emploi au ministère de l’armement aux champs Élysée avec un salaire de 1700 francs. Mais rien n’est fait et ce n’est que pour dans deux mois.

17 janvier 1940

Enfin du travail, Françoise a été reçue par Mme Thuillier directrice d’une maison d’enfants qui se nomme les Marmousets et la situation à vite évoluée à l’avantage de Françoise. Le gîte et le couvert, plus un petit pécule et du temps libre pour skier. Elle aura à s’occuper des enfants et à faire un peu de secrétariat.

22 janvier 1940

Françoise s’installe dans son travail et sa nouvelle vie, ce n’est pas très contraignant, surveillance de l’étude et des activités sportives. Les autres employés sont sympathiques. Elle a une chambre pour elle seule où elle s’adonne à la contemplative méditation de voir monter les volutes de la fumée de ses cigarettes. Une baignoire est à disposition et elle se glisse volontiers dans l’eau fumante après avoir fait l’effort de quelques descentes pentues.

Là dans la nudité et la chaleur humide, noyée dans les vapeurs chaudes et engourdie par la suave douceur du savon elle se prête à imaginer les caresses de Raymond et le bonheur qu’ils pourraient ressentir si tous deux étaient dans l’écrin fumant de la lourde baignoire de fonte du chalet.

Mon dieu quelle outrecuidance de laisser son esprit s’égarer ainsi alors qu’elle est à deux pas des enfants, de ses collègues et de sa directrice.

La guerre s’intensifie, la guerre de course contre le commerce anglais s’intensifie et Hitler projette maintenant l’invasion de la Norvège et du Danemark.

Dans les Vosges la situation de Raymond n’a guère changé, ski, consultations médicales aux civils et aux soldats.

Il lui tarde de voir aboutir ses demandes de mutation dans un service de neurochirurgie aux armées.

Mais malgré divers appuis rien ne vient récompenser ses demandes.

Le temps passe lentement au front et les soirées entre officiers sont consacrées au piano, au chant et à l’accordéon.

Françoise fait aussi du secrétariat pour Mme Thuillier et ensuite se rend avec les autres dans la chapelle privée du chalet pour une prière en commun . Elle aime aussi s’évader avec ses deux amies en dînant avec elles à l’hôtel Sylvana.

29 janvier 1940

La situation au front est intolérable tant les heures sont dures à tuer, quelques patrouilles, quelques exercices mais désespoir de ne rien voir arriver, de ne rien faire de concret, tous pensent qu’ils seraient mieux chez eux.

Des représentations théâtrales et musicales sont organisées pour dérider les âmes perdues.

Aux Marmousets nous préparons avec les enfants un spectacle pour l’anniversaire de la directrice, décidément que cela soit au front où à l’arrière l’on théâtralise.

A Paris que tante Gaby trouve lugubre, les prix flambent et les plus pauvres ont du mal à joindre les deux bouts.

Mais si il est bien une pénurie dont se plaigne les deux amants c’est celle des stencils, oui la vie est dure quand on doit retaper plusieurs fois le même texte, cela ferait peut-être rire les habitants de Varsovie mais bon chacun ses préoccupations.

Celle d’un officier français dans ses lettres était donc l’absence de ce bien si précieux.

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