UNE ANNÉE DE LA VIE D’UNE FEMME, SEMAINE 31, Angèle se donne

Quelques jours s’étaient passés depuis que Stanislas m’avait laissée seule à la maison, seule avec ma tentation, seule avec mes démons.

La soirée avait commencé de façon absolument normale, je m’étais occupée de la petite Marie.

Ses langes n’avaient pas été retirés depuis la veille et mon Dieu qu’elle puait cette petite. Je mis un bon moment à la sortir de sa merde et de sa crasse, les vieilles avaient beau dire que la saleté prévenait les maladies, je n’en considérais pas moins qu’un bébé propre c’était bien aussi.

Propre et apaisée elle but tout son soûl, j’étais seule sans avoir la pensée d’être observée nous ne formions qu’un avec son petit corps. Après qu’elle eut fait son rot je la posais dans son grand berceau d’osier, je serais tranquille avec elle jusqu’au lendemain. Je pris le repas avec ma petite sœur, une bonne assiette de pain avec du lait que j’avais fait tiédir et verser dessus. Le lait bien gras des pâturages d’ été se mélangeait au saveur du pain. Moi j’en aurais léché mon écuelle, ma petite sœur qui avait gambadé toute la sainte journée s’endormit presque la tête dedans. Sans la déshabiller je la posais dans le grand lit paternel. Le père n’était pas là autant qu’elle profite d’une bonne couche.

Moi aussi la fatigue me gagnait mais il me restait à effectuer mon rituel de nettoyage corporel.

Comme j’étais seule je pouvais bien l’étendre.

A chaque fois que je jetais mon seau dans le puits je ne pouvais pas m’empêcher de jouer avec l’écho. Depuis gamine je faisais cela, je m’appelais et du fond du trou la surface de l’eau semblait me répondre Angélique, Angélique , Angélique.

Mais un son que je ne perçus pas comme l’écho des profondeurs troubla la perception de ma pensée.

Le dernier Angélique que j’avais entendu, venait de la bouche du valet.

Je n’étais plus seule, je l’avais oublié car discret il avait prodigué les soins aux bêtes sans se faire entendre ni voir.

Comme d’autres soirs, il m’aida à puiser l’eau. Mais gaiement sans savoir réellement ce que je faisais j’ai pris un peu d’eau et je l’ai arrosé. Jeux bénins d’enfants, sauf que nous n’en étions plus. Cela dégénéra et en un instant nous n’étions que chahut, sa chemise toute mouillée lui collait à la peau et faisait jaillir ses jeunes muscles. Moi mon corsage trempé n’était plus que transparence. Pour l’agacement des sens cette semi nudité était plus provocatrice qu’un corps exposé entièrement. Il ne me touchait pas encore mais je sentais déjà ses mains. Ma poitrine dans toute sa splendeur s’offrait à lui sous ce voile humide. Mes tétons se confondaient en provocation à travers le tissu. Le gamin buvait cette vision de femme avec une délectation toute enfantine. Lui n’était que force et grâce, masculinité et enfance. Nos jeux nous entraînèrent dans la grange, son antre, son refuge, son repaire. Là et c’était l’évidence je devenais sa proie. Encore eut-il fallu que ce jeune fauve inexpérimenté ne se décida à quelques repas. Il hésitait, n’osait franchir le dernier seuil. Moi j’étais l’adulte, mais aussi la femme, devais-je l’aider?

Sans en avoir conscience je le tenais par la taille et ses bras m’enlaçaient. Je ne pouvais attendre, je ne pouvais passer par la phase des baiser. Je lui ôtais sa chemise, et j’explorais sa peau, suave parfum d’homme amoureux. Je jetais la mienne sur la paille, mes seins que peu d’hommes avaient vus, s’offraient cette fois sans pudeur à l’enfant. Tétanisé il attendait mes encouragements, puis il se décida. Ses mains douces me caressèrent, comme un petit garçon découvre ses joujoux. Il restait encore le plus dur des obstacles. Me mettant à genou je descendis son pantalon de serge noir. Il m’apparut dans le flou des dernières incandescences du jour.. J’étais comme une folle, malade de désir. Lui se laissait faire, j’étais son guide, son phare. J’ai cru qu’il allait défaillir lorsque dans un dernier élan de passion je me mettais complètement nue devant lui.

Confusément je savais que je ne devais plus faire attendre ce mâle en devenir, je m’allongeais sur sa couche et je m’intronisais experte pour le guider en mon moi.

Tel un vaillant taureau, il ne fut guère résistant à la lutte mais cela fut suffisant et me joignant à sa jouissance nous ne fîmes qu’un. Nous restâmes étendus un long moment, j’avais presque froid, j’étais épuisée par l’audace de la chose j’avais volée le pucelage de mon jeune domestique. J’en ressentais comme une honte, j’étais coupable. Mais cette culpabilité je l’avoue m’encourageait à séduire de nouveau le jouvenceau. Ce dernier gisait nu, impudique.

Mais dans la nuit j’entendis un appel, me levant d’un bon je me rhabillais, ma petite sœur qui avait fait un cauchemar c’était réveillée et me cherchait désespérément.

Pour la calmer et me calmer moi je la pris dans mon lit.

Maintenant j’étais à égalité avec Stanislas à la différence que ses maîtresse ne vivaient pas sous son toit.

A la différence qu’étant un homme il avait presque le droit. A la différence que lui soulevait les servantes et que moi je me faisais prendre par le.valet.

L’acte était le même dans sa crudité animale mais il n’était pas le même dans notre crudité sociétale

Mon sommeil fut d’une plénitude absolue et lorsque  je me réveillais j’avais encore l’impression d’être dans les bras chauds d’Aimé.

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