UNE VIE PAYSANNE, ÉPISODE 35, la diablesse au sang chaud

 

Nicolas Perrin

commune de Verdelot département de Seine et Marne

année 1831

Avec Augustine vous comprenez, ce n’était pas comme avec ma femme, il y avait un parfum d’interdit, une douce flagrance de transgression. Je trompais ma femme mais cela n’était pas une affaire d’état car je l’avais fait à de nombreuses reprises mais le faire avec Augustine ma belle sœur c’était une autre chose.

Nous nous étions retrouvés après des années de renoncement, naturellement comme des êtres qui s’aimaient d’un amour passionné. Elle m’avait retrouvé dans ma cabane de berger, jamais ma paillasse n’avait été si confortable. Augustine s’était transformée en divinité de l’amour. Vénus paysanne qu’aucune barrière n’entravait, nous avions vécu un moment d’une rare intensité. Je savais que nous devions être d’une extrême prudence, cela n’en était que plus excitant. Ma femme m’avait suivi un jour, pas très douée je l’avais baladée un peu avant que de me retourner brutalement.

Elle était passée par toutes les couleurs et avait bégayé quelques phrases incohérentes.

Nous en étions donc restés là. Je voyais Augustine, je fréquentais son mari . Je gardais ainsi le contrôle.

Mon fils aîné venait de quitter le nid familial pour se louer à Villeneuve les Charlevilles dans le département de la Marne. Un lit se libérait au grand plaisir des puînés, par contre sa paye disparaissait du jupon de sa mère, un joli manque à gagner qu’il faudrait compenser par la mise au travail d’un plus jeune.

Sa mère était désespérée de le voir partir, comme une amputation. Il ne partait d’ailleurs pas très loin et il viendrait rendre régulièrement ses devoirs de fils.

J’avais été bougrement déçu de ne pas revoir s’installer la république, jamais je ne la reverrai.

Ces bougres d’Orléans l’avaient joué malin, le seul point positif c’est que les gloires de l’empire n’étaient plus traitées avec dédain et revenaient sur le devant de la scène.

Louis Alexandre Patoux

commune de Gault le soigny département de la Marne

Année 1832

Ma mission première était de faire vivre la maisonnée, je m’en faisais gloire. Mon fils Thomas travaillait avec moi sur les mêmes coupes, nous formions un duo bien efficace.

Lui pour jouer les gros bras et s’émanciper se serait bien écarté un peu de moi, mais il n’avait pas son mot à dire du haut de ses dix huit ans.

Il commençait à s’intéresser aux filles, pourvu que ce diable ne remplisse pas une paysanne du coin. Il n’aurai pas les moyens de réparer et moi non plus. Il m’obéissait encore mais je sentais que cela n’allait pas durer une éternité.

Un autre sujet bien plus préoccupant concernait ma fille, elle aussi regardait le sexe opposé comme une tentation possible. Mais la Henriette n’avait que seize ans, âge de toutes les aventures et toutes les folies. Elle avait une façon bien particulière de regarder les hommes, ses yeux bleus acier vous déshabillaient et vous aviez la sensation étrange de vous retrouver le cul à l’air devant cette foutue gamine. Son langage était aussi très léger et nous devions la talocher assez souvent pour qu’elle nous respecte un minimum.

Sa mère était en charge de la surveillance mais Henriette se louait dans les fermes et nous n’étions pas toujours là.

Un jour sa sœur Julie notre petite de douze ans, glissa à sa mère que sa sœur se livrait dans l’étable de la ferme où elle travaillait à des indécences coupables avec un jeune valet.

Le soir lorsqu’elle rentra ce fut l’explication, elle nous tint tête, nia tout, cria, tempêta, jura. Je n’arrivais pas à lui faire avouer le nom du coupable. Je vis rouge et défis ma ceinture, ce fut une belle course autour de la table mais je finis par la coincer.

En rage je lui remontais les cotillons, ma ceinture s’abattit sur ses fesse nues qui bientôt furent sillonnées de belles zébrures.

Thomas dans son coin ne bougeait pas stupéfait de voir le postérieur rougi de sa sœur. Julie qui avait dévoilé le pot au rose pleurait de honte derrière sa mère. Zoé haineuse poupée de huit ans voulait que je continue sans bien savoir pourquoi et Clémentine âgée de cinq ans qui elle avait été fessée par sa mère le matin même se délectait vengeresse de voir son aînée dans la même posture ignominieuse.

Ma femme mit fin à la correction, mais l’ indomptée ne nous donna pas le nom de son galant, elle se rajusta, menaça son frère et sa sœur de représailles. Elle me toisa et je vis en elle quelque chose de mauvais et de pernicieux. J’en eus presque peur, comme le sentiment qu’on éprouve devant une sorcière où une vieille matrone.

Elle se fit plus discrète pendant un moment mais bientôt d’autres rumeurs nous parvinrent, notamment du curé qui en confession arrivait à tout savoir.

Je n’allais pas réitérer la comédie de l’autre soir et je décidais de laisser le postérieur déjà bien échauffé de ma fille. Mais elle ne perdrait rien pour attendre.

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