CHOLERA MORBUS, Épisode 4, la fin du fléau

 

Chez François Pochon c’est à peu près le même drame qui se joue, parti le 15 aout pour livrer des chevaux à La Rochelle pour la remonte de l’un des régiments présent dans la place, il revient alors que sa petite Célestine est morte depuis la veille. Sans ce prompt retour les obsèques auraient du se faire sans lui. La chaleur est accablante et l’on ne peut se permettre de garder les corps trop longtemps. Au retour du cimetière sa femme Rose ne se sent pas très bien, les symptômes ne trompent pas elle est clouée sur son vase de nuit et se vide. Comme pour les autres malades, le docteur Pros préconise de la faire boire afin qu’elle ne se déshydrate pas trop rapidement, mais c’est peine perdue elle ne garde rien et s’affaiblit. Pourtant Rose a soif, de terribles douleurs lui surviennent, d’abord les extrémités puis les membres en entiers. Ce sont d’abominables crampes, Rose hurle de douleur sur son lit de souffrance, François ne sait que faire pour soulager sa femme.

Puis le mal semble gagner l’abdomen et le thorax, elle n’a plus de voix pour gueuler, son visage s’émacie, ses yeux sont comme deux immenses globes perdus dans des orbites creusés.

Le 21 aout elle meurt, 22 ans ce n’est guère un age pour mourir. Les édiles du village le redoutaient, l’épidémie faisant fi des champs , des bosquets, des fossés et les marais, touche l’ensemble du territoire de la commune. La Conche, Plaint Point, Port Bertrand, le marais sont contaminés. De l’autre coté, le Treuil, puis les moulins en bordure de la voie qui mène à Paris déplorent quelques cas.

Dans les communes voisines on commence à regarder les habitants de la commune comme des êtres maléfiques qui transmettent la mort.

Le mois d’aout se termine enfin, il a été terrible, car 48 habitants ont péri.

Pour ce qui est du mois de septembre c’est Jean Moinard cultivateur âgé de 65 ans qui inaugure la liste, chacun espère qu’elle ne sera pas aussi longue que pour le mois précédent. Les vendanges arrivent bientôt et chacun s’inquiète, il manque du monde pour vendanger et les journaliers des environs ne se pressent pas pour venir y travailler. A la peur de mourir s’ajoute celle de ne pas pouvoir assumer ce pourquoi on se bat au quotidien et qui fait l’essence même de la vie paysanne, la culture de sa terre et la récolte de ses fruits.

Il y a encore des morts mais le docteur Junin constate un léger mieux, moins de personnes malades, il peut enfin dormir une nuit complète.

Pourtant rien de réjouissant, entre deux vieillards âgés de 84 ans le Charles Minot et la Suzanne Rousseau il y a encore 5 enfants qui décèdent.

Puis c’est au tour de l’épidémie de succomber, le 1 octobre les derniers morts du choléra de la commune sont inhumés.

Sans que l’on sache pourquoi le fléau s’arrête, enfin la vie va reprendre son cours.

Finalement les moissons ont été faites, les vendanges aussi, les veufs et les veuves se remarieront.

Officiellement le choléra a fait 85 victimes ce qui compte tenu de la population est un chiffre énorme.

La commune fera donc l’acquisition d’un nouveau terrain pour son cimetière et fera construire une chapelle expiatoire qui sera achevé en 1854. Elle aurait du s’appeler Notre Dame des vignes mais elle fut nommée Notre Dame des champs.

Le docteur Junin mourut en février 1872 à l’age de 83 ans dans la commune de Saint Sauveur.

Le docteur Jean Baptiste Potet est mort en Aout 1874 à l’age de 68 ans dans la commune de Saint Sauveur.

Le docteur Pros est mort en janvier 1886 en son domicile 23 rue Gargoulleau à La Rochelle

Le maire Louis Raimond mourut qu’en à lui en janvier 1883 à l’age avancé de 86 ans.

De nos jours les progrès de l’hygiène et l’assainissement des eaux usées on fait disparaître le choléra du territoire Français, mais on dénombre encore des milliers de morts dans le reste du monde.

PS : Article réalisé grâce aux travaux de monsieur Jean Pierre Pelletier.

Sources : un village de l’Aunis au temps du choléra par Jean Pierre Pelletier

Archives état civil de Saint Sauveur d’Aunis

Journaux locaux

Une réflexion au sujet de « CHOLERA MORBUS, Épisode 4, la fin du fléau »

  1. Bonjour..merci pour ce recit bien triste..c est vrai que l hygiene n existait pas a cette epoque …nous avons evoluer mais ça n empeche ps que l on subisse aussi ce genre de virus ou maladie…en tout cas votre recit est tres bien relaté…bonne journee a vous

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