LE TRÉSOR DES VENDÉENS, Épisode, 51, La jeune veuve se remarie

1863 – 1864, la crépaudière, commune de la Chapelle Achard

Marie Louise Barreau femme Ferré

Ma situation de veuve perdura quelques années, mais il fallait se rendre à l’évidence, mes enfants grandissaient, ils avaient besoin d’un père et moi faut bien le dire j’avais envie d’un homme.

J’étais évidement trop jeune pour conserver ce statut de veuve, j’avais un age ou la plupart des paysannes n’étaient point mariées. L’avantage c’est que je n’étais pas encore dépréciée au contraire moi je me trouvais très belle et attirante. C’est d’ailleurs bizarre cette sensation, à chaque fois que je passais quelque part, les hommes arrêtaient de travailler. J’avais même le droit à quelques sifflet irrespectueux et quelques commentaires irrévérencieux sur mes courbes. Les femme par contre se méfiaient de moi, j’étais devenue une potentielle voleuse d’hommes. Une fois j’ai même failli leur donner raison en succombant à un artisan du village. Je lui avais amené un ouvrage et il me fit une cour éhontée qui se termina par un enlacement qui ma fois me donna quelques frissons et me rassura sur ma capacité à plaire. L’arrivée d’un autre client me fit fuir. Le soir dans ma couche tout se mélangea dans ma tête, le souvenir des joutes avec mon mari défunt, ma nuit de noces.

Dans ma tête je me mis donc sur le marché des chercheuses d’hommes, en temps que veuve j’avais acquis une certaine autonomie et je pouvais sans mon père m’en trouver un.

Un après midi alors que je me trouvais avoir accompagné mon frère au moulin des Landes chez mon oncle Jacques pour y livrer des grains, un paysans de Grosbreuil le bourg voisin attira mon attention.

Cheveux brun, yeux marron, rasé de près, d’une taille fort convenable, vêtu avec propreté et une certaine assurance qui me fit me retourner sur lui. Il engagea la conversation avec moi. Eugène devint ma couverture dans nos futures relations, eh oui il fallait quand même respecter quelques convenances.

Bon pour être franche, les convenances sautèrent rapidement, un jour ou il pleuvait dru une grange nous accueillis. La conversation convergea vers des baisers, puis vers des caresses. Nos corps s’affolèrent rapidement et je crois que François en vit plus sur ma nudité dans le jour chancelant de cet après midi pluvieux que mon défunt mari en six ans de mariage. Il sut y faire et je me suis laissée faire.

Il fallut quand même régulariser, il ne convenait pas à une veuve avec deux enfants de se faire prendre comme une bonne entre deux tas de paille et de voir se développer un petit fruit » batarisé».

Nous nous mariâmes le 7 janvier 1863, ce fut Mr Aujard qui présida à la cérémonie, comme pour mon premier mariage. Jean François Ferré mon mari apportait un petit pécule, il avait 27 ans et moi 25 et nos deux écots rassemblés ne formaient pas une bien grosse fortune. L’essentiel était ailleurs, il m’apportait sa protection, sa force de travail et une respectabilité de femme mariée. Je n’avais plus seize ans et j’étais moins nunuche, sans ma mère j’avais appris à tenir une maison et pour la bagatelle j’avais appris à tenir un homme.

Dans la maison cela faisait un homme de plus, il fallut rajouter une paillasse pour mes enfants car mon nouveau mari n’en voulait pas dans sa couche.

Très fertile je devins grosse rapidement, mais il faut dire que nous avions mis la charrue avant les bœufs.Avec mon mari nous avions tout de fois décidés de nous expatrier sur le hameau de la Boule, Eugène mon frère nous suivit et c’est la bas que le 3 octobre de la même année je mis au monde un petit Louis,, ma mère avait disparu mais ma grand mère vint encore m’assister, ma belle mère Victoire était là aussi. Le chemin était fait la sage femme n’eut pas le temps d’arriver.

Louis François Jean Ferré,c’est ainsi que se nomma le premier enfant de ce qu’on appelle un deuxième lit. J’avais peur que mon nouveau mari ostracise mes deux premiers qui n’avaient que neuf et sept ans.

Il n’en fut rien, il éleva Aimé comme son fils et je crois qu’il lui transmit toutes ses valeurs, il eut un peu plus de mal avec ma fille Marie car elle ne se gêna pas lorsqu’ils étaient en conflit de lui rappeler qu’ils n’étaient pas liés par le sang.

Nous ne transitâmes que peu de temps à la Boule, mon père nous demanda de revenir à la Crépaudière et François devint par contrat comme l’adjoint de son beau père. Il faut dire qu’une extension notable de la métairie demandait de la main d’œuvre. Il y eut donc en plus de nous un domestique de surcroît cousin de mon défunt mari et qui se nommait Aimé comme mon fils, il avait une vingtaine d’années. Pour me soulager moi, on prit une petite souillon de dix ans, j’ai honte car je la bousculais très souvent, mais à ma décharge , elle était fort sotte.

J’allais oublier mon gredin de frère, il était aussi avec nous mais jaloux que mon mari prenne en quelque sorte sa place. Il se maria et je crus qu’on s’en était débarrassé, mais non il se logea à la Crépaudière. De nouveau une promiscuité s’instaura, je n’aimais pas ma belle sœur et je crois qu’elle non plus.

Si Eugène était jaloux de mon mari, Marie était jalouse de moi. Je me méfiais d’elle car elle avait tendance à s’en prendre à ma petite Marie. Une fois on se disputa et nous nous crêpâmes le chignon, je n’allais tout de même pas céder face à cette mijaurée ensorceleuse. J’emploie ce mot à dessein car mon père, mon mari, et le couillon d’Eugène semblaient être envoûtés par la diablesse. Un jour de colère je dis même à François  » si tu l’aimes tant, va donc la trousser dans la grange ». Il m’a répondu  »oui c’est ce que je vais faire  ».

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