LE TESTAMENT DU VIEUX MILITAIRE

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Une vieille feuille de papier jaunie, des lignes tracées à la plume , une date , un lieu et quelques noms apparaissent à moi comme les éléments d’une enquête possible.

Que vais je découvrir de ces cursives penchées, de ces noms oubliés, de ces lieux maintenant disparus, que vais je faire surgir de ce lointain passé ?

Comment et par quel hasard un testament rédigé à la fin du 18ème siècle dans la ville de Saintes en Charente Maritime a t’ il pu arriver dans les mains d’un vendeur de Bourg en Bresse dans l’ Ain pour revenir en faisant le chemin inverse dans mes mains ?

Car il faut le dire de suite le fait d’habiter en Charente Maritime m’a guidé dans cet achat.

Présentons maintenant le document.

Une feuille un peu jaunie de 39 cm sur 25 pliée en deux. Ce papier sur vélin réalisé avec des chiffons laisse transparaître le filigrane obligatoire du papetier.

Seule la première page est écrite recto verso, l’écriture à la plume est belle et lisible.

Sur le verso deux timbres d’enregistrement, l’un rond écrit Rep Fra Charente Inférieure avec en représentation le dieu Mercure d’une valeur de 50 centimes et l’autre en demi rond portant un dieu ailé lui aussi de la même valeur avec RF entremêlé sous les ailes.

                 

 

Sur le timbre est mentionné Charente Inférieure, ce nom donné à la création du département en 1789 se réfère à la position de ce territoire par rapport à l’embouchure du fleuve Charente. Cela était un peu dévalorisant alors en 1941 le département se nomma Charente Maritime. Ce nom était bien plus touristique, d’autant plus qu’en 1941 nous en étions envahis.

Le testament a été rédigé le six fructidor en huit sur les cinq heures du soir. Le calendrier était révolutionnaire ou Républicain depuis le 15 vendémiaire an 2 ( 6 octobre 1793 ) et le restera jusqu’au 1 janvier 1806.

Nous sommes donc le 24 août 1800 dans la ville de Saintes, chef lieu du département de la Charente Inférieure.

Interrogeons nous sur l’identité de  ce testeur dont les dernières volontés sont arrivées jusqu’à nous.

Son nom est Jean Baptiste Pinton il est capitaine pensionné retiré de la 64ème compagnie de vétérans nationaux. Sur l’acte rien de plus, mais poursuivons et découvrons que son légataire est son épouse Jeanne Françoise Leroux.

Déjà pas mal pour un début, il est militaire, plus très jeune et son épouse est encore vivante.

Nous apprenons donc qu’il faisait parti de la 64ème compagnie de Vétérans Nationaux , cette troupe créée en 1792 était composée de vieux militaires d’un minimum de 25 années de service et encore en état de servir. Ils étaient placés dans les chefs lieux de département et assuraient le service d’ordre.

Pour la ville de Saintes et comme l’indique le testament nos vétérans étaient logés à la caserne de abbaye autrement dit l’abbaye aux dames ,magnifique édifice qui servit de caserne jusqu’en 1924.

Dans un prochain texte nous tenterons de mettre un peu à jour ce soldat anonyme qui servit tour à tour la royauté et la république naissante.

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