LES CURÉS D’AUTREFOIS ( SUITE )

Église d’Aulnay de Saintonge

 

Cet article est destiné à tous les chercheurs amateurs et passionnés que nous sommes.

La généalogie a pour source essentielle la lecture des registres paroissiaux puis d’état civil.

De la belle écriture de ses rédacteurs dépend notre compréhension et notre vitesse de déchiffrage.

Les choses sont, disons le, très simples après 1792, des officiers d’état civil, une forme standardisée de rédaction et une écriture somme toute à peu près correcte.

Mais intéressons nous à la période antérieure où les registres étaient tenus par des curés.

Qui étaient ces hommes et comment étaient ‘ils organisés ?

Bien entendu je vais résumer, car sinon il faudrait que j’écrive une œuvre en dix tomes. Le but de mon texte étant de s’y repérer un peu dans les fonctions et la hiérarchie ecclésiale.

CURÉ

A la base se trouve notre curé , il est à la tête d’une paroisse dont les diversités en nombre d’habitants et en étendues sont très nombreuses.

De quelques dizaines d’habitants à plusieurs milliers la charge n’est évidement pas la même.

ARCHIPRÉTRÉ

Regroupe plusieurs paroisses et est contrôlé par un archiprêtre.

Là aussi pas de règle, le nombre de paroisses formant un archiprêtré est très variable.

ARCHIDIACONÉ

Cette appellation concerne un regroupement de plusieurs archiprêtrés qui on s’en doute maintenant sont de tailles variables.

ÉVÊCHÉ

A la tête du diocèse se trouve évidement l’évêque qui commande l’ensemble.

Là aussi aucun diocèse Français n’est de taille équivalente il en est des petits et des grands , des riches et des pauvres. Ils ne correspondent pas à nos départements actuels et souvent ne correspondent pas à une province ou à une région.

Ces découpages un peu anarchiques venus du moyen age et pratiquement inchangés jusqu’à la révolution ne correspondent plus toujours à la répartition géographique du siècle des lumières.

Pour résumer le curé est le détenteur d’une cure, l’archiprêtre est à la tête d’un regroupement de paroisses et l’archidiacre est le responsable d’une subdivision du diocèse que l’on nomme archidiaconé.

Voilà pour quelques appellations que nous rencontrons souvent, nous allons en voir d’autres mais examinons un peu comment on arrivait à de tels postes.

Pour la période qui nous intéresse les prêtres étaient des lettrés ( évidement il y avait différents niveaux ), ils avaient donc fréquenté des écoles.

Petits séminaires qui correspondaient aux collèges et lycées et qui formaient des futurs séminaristes mais aussi des laïcs.

Puis venait le grand séminaire qui formait les prêtres.

Globalement petits et grands séminaires n’étaient pas gratuits et représentaient une charge importante pour les familles, ce qui éliminait le plus souvent les pauvres.

Les curés du siècle des lumières sont donc issus des classes sociales élevées ou moyennes mais rarement de la classe paysanne qui représente pourtant l’essentiel de la population Française.

Une fois le diplôme obtenu, la galère commençait car il fallait obtenir une cure. En utilisant les termes actuels, mieux valait avoir du piston, car l’attente pouvait être longue.

Trois méthodes existent pour se voir attribuer une cure.

La collation, la résignation et la primauté accordée aux prêtres gradués.

LA COLLATION

Pour faire simple, chaque paroisse possède un patron ou un collateur ( qui est censé descendre du fondateur de la cure ou en être son successeur )

Ce patron est très souvent l’évêque, mais est aussi abbés et religieux, chapitres et chanoines, abbesses et religieuses, prieurs et aussi quelques seigneurs laïcs .

Les patrons sont donc des hauts personnages qui placent des hommes liges. Le clientélisme, les endogamies familiales sont les règles de nomination par collation.

LA RESIGNATION

Le titulaire d’une cure se démet de son office devant notaire en échange d’une rente viagère.

Là aussi le clientélisme est la règle, les cures restent quelques fois fort longtemps dans des mêmes familles.

PRÊTRE GRADUÉ

Un prêtre gradué est le détenteur d’un diplôme universitaire. Il est en théorie prioritaire sur les cures urbaines.

Voila pour les nominations, le jeune curé âgé au minimum de 25 ans doit donc attendre une place vacante ce qui peut parfois prendre une dizaine d’années. Avec un tel système il n’y avait pas de règles bien précises, il fallait connaître du beau monde et se faire pistonner.

En attendant vous étiez vicaire, ( on voit souvent cette appellation sur les actes ), en quelque sorte un curé adjoint ou remplaçant. Mais là aussi, la chance et plus sûrement le soutien d’une connaissance étaient le gage de trouver un curé qui voulait ou pouvait partager sa cure et les bénéfices qui en découlaient.

En bref la mainmise sur une cure arrivait souvent à l’age moyen de 35 ans.

Voilà pour ce premier aperçu de l’organisation cléricale dans nos campagnes au 18ème siècle, un article fera suite et traitera  du rôle des curés dans un village.

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