Comme la semaine dernière je vous soumets une autre caricature cinglante d’Albert Robida.
Un officier allemand au casque à pointe visé sur la tête, la croix de fer au jabot morigène un pilote sur le peu de civil qu’il a tué.
Le pilote lui rétorquant que ne trouvant pas de » Lusitania » dans les plaines picardes, il était obligé de tuer en détail.
Mais qu’est donc que ce » Lusitania » dont fait référence notre caricaturiste.
Ce nom fait référence au paquebot transatlantique britannique armé par la » Cunard » et coulé lâchement par un sous marin Allemand.
Ce fait tragique eut lieu au large de l’Irlande le 7 mai 1915. Ce crime contre un navire qui transportait 1200 passagers civils marque un tournant dans l’opinion pacifiste du peuple américain.
La présence à bord de 200 américains y fut évidement pour quelque chose et ce peuple éminemment nationaliste, fermé sur lui même et se moquant de la guerre entre Européens vit dans le martyr des siens matière à interrogation.
Bien entendu leur entrée en guerre contre les empires centraux se fit attendre jusqu’en 1917 mais la menace de leur implication guerrière calma un peu les entreprises navales de l’Allemagne.
Quoi qu’il en soit, le bilan fut lourd et 1200 victimes périrent dans les eaux froide de l’atlantique.
Pour se défendre l’amirauté allemande argua que le navire cachait en son sein des munitions et des canons. De fait la bateau explosa de façon étrange.
En la matière et ce fut prouvé bien longtemps après le premier lord de l’amirauté Winston Churchill, n’avait pas les fesses très propres car effectivement et en dépit des conventions ce cargo transportait des armes de la poudre et des munitions diverses.
Alors oui le crime est bien Allemand car aucune information en leur possession les avisait d’un tel transport mais les explosions de munitions empêchèrent la majeur partie des canots d’être mis à l’eau ce qui provoqua une effroyable tragédie.
Voyons maintenant un autre dessin, on y voit un soldat allemand s’acharnant sur une femme qui tient un drapeau.
Il est intitulé départ pour la guerre fraîche et joyeuse .
Une citation du grand Hindenburg vient ponctuer l’ensemble.
» Plus une guerre est impitoyable , plus elle est humaine en réalité, car ça va beaucoup plus vite »
Belle maxime en vérité, heureusement que ce grand soldat ne possédait pas la bombe atomique.
Impitoyable et rapide, voyons en quelques lignes qui est ce brave homme
Paul von Hindenburg est né en 1847 à Posen, dans une famille aristocratique. Il rejoint comme ses ancêtres la carrière militaire et participe à l’expansion Prussienne au sein de l’armée, Sadowa et la guerre de 1870 .
La guerre de 1914 le trouvera dans les sommets de l’institution militaire et sa victoire contre les russes à Tannenberg le fera entrer dans la légende.
Il prendra ensuite le commandement de l’armée Allemande et avec son compère Ludendorf . Il exercera de fait une dictature militaire.
La défaite Allemande n’entachera pas sa popularité et il sera élu président en 1925, fonction qu’il exercera jusqu’ à sa mort en 1934.
Il n’empêchera aucunement le développement de la peste brune et Hitler se coulera très facilement à sa place .
Bien entendu ce brave innocent tant sa gloire était grande ne fut nullement inquiété et sa notoriété nullement entachée.
Cette guerre aux 22 millions de morts n’eut donc aucun criminel, humaine et rapide, il avait donc raison notre brave hobereau prussien.