Souvenirs d’enfance (suite )

berck

Hôpital Maritime de Berck

 

Reprenons le cours des choses, ma mère âgée d’une quarantaine d’années entra dans un cycle d’ennuis mécaniques ( dont-elle n’est pas sortie 50 ans après), qui ennuyèrent et ce n’est peu dire la tranquillité de notre vie familiale.

Ma chère Maman usée prématurément par les travaux des champs et par les travaux ménagers se retrouva avec des problèmes à la colonne vertébrale. Elle nous sortit d’emblée le grand jeu, hospitalisation Parisienne ( Pitié Salpêtrière ) pour quelques semaines.

Évidement, les ouvriers n’avaient pas à l’époque de congés enfants malades où autres facilités. Pendant les heures de travail  de mon père, nous dûmes ma sœur et moi nous débrouiller.

Mais en cette époque lointaine la solidarité existait encore ( la vraie, par les actes et non celle par les mots de maintenant ). Nous avions des voisines exceptionnelles qui me faisaient goûter et me gardaient de temps à autre. Paix à leur âme,  » Mémère Pouzalgue  », Mme Marcherat ( marcheras tu tu, marcheras tu pas ,comme disait mon père ) et Mme Goujeon. Elles nous aidaient du mieux qu’elles le  pouvaient.
Quel âge avaient-elles ? Mystère, elles me paraissaient très âgées, mais peut-on se fier à l’impression d’un enfant qui considère une personne de plus de 40 ans comme un vieillard.
Les personnes âgées dans les années 70 étaient donc nées au début du siècle ( le 20ème ) et n’avaient pas loin s’en faut le look des mamies d’aujourd’hui, elles portaient la blouse et le tablier ( celui à fleurs des magasins itinérant  » barbe bleue  » ) . Je garde donc un souvenir attendri de mes voisines de l’époque ( quand je pense que je ne connais pas mes voisins actuels après plus de 20 ans dans la même rue, que j’en aurai presque honte ).

Il me revient l’enseignement du tartinage de pain avec du beurre de Mémère Pouzalgue,  pourquoi ce détail m’est-il resté en tête, le cerveau est bizarre ?

Enfin bref les temps ont changé, ma mère dans ses tribulations ne s’arrêta pas à une hospitalisation Parisienne. Mais avant de poursuivre, faisons une petite pause digressive. Il y a 50 ans, la notion de distance était différente de celle de maintenant, je m’explique, en 2015 nous vivons une grande partie de nos vies dans nos voitures et les distances se sont considérablement raccourcies , à l’époque voyez vous, faire 90 kms pour aller voir quelqu’un à l’hôpital était une expédition que l’on ne faisait pas tous les week-end.

Ce fut donc avec tristesse que nous vîmes ma mère de nouveau s’éloigner pour l’hôpital Maritime de Berck plage. Elle se retrouva donc pendant trois mois, dûment plâtrée du haut du corps jusqu’au bas du dos, lui faisant comme un corset, position allongée permanente, hautement inconfortable.
Après une longue période de séparation vint la belle saison et les vacances.
Pour pouvoir adoucir l’hospitalisation de ma mère , il fut convenu que nous irions en vacance à Berck.
Vous savez Berck, avec son immense plage où un vent à 80 km /h est considéré comme faible et où une eau à 17 degrés est très bonne voir même un peu chaude et où les gens parlent bizarrement ( je plaisante )

Pourquoi pas, je n’avais aucune prétention contre un séjour dans le nord ( on ne nous bassinait pas encore avec le midi de la France et l’île de Ré ).

Se situe maintenant le cadre d’une des plus belles périodes estivales dont je me souvienne.

Donc mon père chargea la voiture avec nos bagages et la grande toile de tente jaune ( mais si, les vieux campeurs s’en souviendront ).

 

images

 

La voiture de mon père était une Simca  » aronde  » de couleur noire ( j’aimerais en avoir une maintenant ). A l’époque j’appréciais moins, car j’étais malade et je vomissais au bout de quelques kilomètres et comme ma sœur était comme moi, vous voyez le tableau.

Nous n’étions plus au temps des malles postes, mais les autoroutes n’étaient pas construites, aucune ville n’était déviée et les 4 voies n’existaient pas non plus , nous mettions donc longtemps pour arriver à destination ( j’oubliais, nous n’avions pas de lecteur dvd installé sur les sièges arrières ).
On jouait à compter les voitures, à deviner les départements et nous vomissions à tour de rôle avec  »tetoeur » pour faire hurler mon père.

Il ronchonnait bien sur, l’odeur dans les voitures à cette époque était déjà bizarre, alors pensez donc !!!

Nous nous installâmes, dans un camping tout confort, donc à l’époque, sans piscine, sans restaurant, sans buvette et sans électricité aux emplacements la plupart du temps. Nous appellerions cela maintenant un camping sauvage.
Moi ce que je préférais, c’était l’arrivée du camion à glace, chaque campeur en achetait pour conserver ses aliments, le type les attrapait avec un pic.
Il y avait aussi l’achat du lait dans les fermes des alentours, nous y allions avec notre pot à lait.
Le lait et la glace sont des souvenirs communs à tous les campings que j’ai fait avec mes parents
On se fichait pas mal que notre campement fut spartiate, l’essentiel n’était pas dans le confort, mais dans un art de vivre.

 

PhotoScan

Photo non prise à Berck, mais il y a tout, l’Aronde, la tente jaune et NOUS……..

Mon frère Gilles, Maman, Papa, ma grande sœur et moi (remarquez la mode des maillots de l’époque )

 

Passé le traumatisme de voir ma mère allongée sur un lit avec un corset de plâtre, je me souviens de très bonnes vacances et surtout que j’étais très gâté par mon père, qui faisait tout pour compenser l’absence de maman. Toutsles jours j’avais le droit à quelque chose, une petite glace, un gâteau, une friandise et surtout un tour de cheval à pédale ( j’en ai revu, mais je suis trop grand ). Cela représentait je m’en rends compte maintenant un effort financier important, même si le prix des choses était moindre que maintenant.

Nous allions chaque jour promener ma mère sur une sorte de brancard, drôle d’impression car elle n’était pas la seule à être promener comme cela ( j’ai retrouvé cette sensation à Lourdes ).

Le séjour s’acheva avec regret, mais ma mère revint enfin chez nous pour le bonheur de tous.

A la maison nous étions un peu moins serrés, mon grand père nous avait quitté le 11 novembre 1969 à 11 heure ( Pour les non initiés à l’histoire de France c’est la date et l’heure de la signature de l’armistice de la guerre de 14-18 ).

Belle date pour un héros de la guerre (voir article Fernand TRAMAUX ), moi outre la mort de mon grand père je me souviens de la sortie au cinéma d’Astérix le gaulois que j’avais été voir malgré tout ( Je m’en veux toujours, c’est con j’avais 8 ans ).

(suite au prochain épisode )

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