JEAN CHARLES
Lorsque son père mourut Jean Charles avait 23 ans, il était jeune marié et sa femme Victorine TONDU attendait son premier enfant.
Il s’était marié à Mormant où Victorine était lingère . Jean Charles l’avait rencontrée lors d’une foire ou il amenait un cheval, elle portait son panier de linge et se dirigeait vers le lavoir. Les choses ne trainèrent pas et les amoureux se marièrent en 1858 en présence des parents TRAMEAU, de la mère de Victorine et, Ferdinand qui servit de témoin.
Ils s’installèrent à Guignes avec le reste de la famille et c’est dans cette localité que naquit le premier enfant du couple, ils le prénommèrent Charles Auguste. Ils ne restèrent guère sur Guignes et partirent s’installer dans la grande ville de Coulommiers avec Louis Prosper et sa famille.
La mécanisation commençait à faire son effet sur le monde paysan et les journaliers étaient remplacés progressivement par des machines mécaniques. Il faudra des décennies, pour que l’homme soit complètement remplacé, mais cet effet engendra une migration des paysans vers la ville ou les attiraient la promesse vaine d’emploi et une vie meilleure.
Les frères TRAMEAU entendirent parler par un marchand de bestiaux que l’on embauchait dans la région de Coulommiers, s’étant déplacés avec leurs parents toute leur jeunesse, ils n’étaient pas à un déménagement près. Ils s’installèrent tous au hameau de Mont Plaisir dans la ville de Coulommiers.
Nous étions en 1860 sous le règne de Napoléon le Petit qui commençait la période dite libérale de son gouvernement.
La ville à cette époque devenait prospère avec l’achèvement de la voie de chemin de fer et de la gare.
Jean Charles se fit embaucher à la ferme de l’hôpital qui était à cette époque l’une des plus grosses fermes de Coulommiers.
Louis quand à lui se fit embaucher dans une ferme du hameau de Vaux.
FERME DE L’HÔPITAL
Coulommiers
Le couple Jean et Victorine n’avait qu’un enfant en 1860, Prosper en avait déjà 7.
Le premier enfant à naitre au hameau de Mont Plaisir fut Émile fils de Jean et de Victorine, les témoins furent un ancien notaire, Mr Delanoue et un employé des droits réunis le sieur Chaudron.
La famille ne resta pas au hameau et s’installa au 5 faubourg de Melun ou Victorine accoucha d’un troisième fils, Victor. Les témoins furent 2 ouvriers typographes qui travaillaient dans la rue et que connaissait bien Jean.
L’appartement comprenant seulement 2 pièces fut rapidement trop petit et Victorine encore enceinte, attendait son quatrième enfant. Ils trouvèrent à se loger rue du Palais de justice où Raphaël, vint au monde.
Rue du palais de justice
Poursuivant le rythme immuable d’une naissance tous les 2 ans Victorine mit au monde mon arrière grand père en 1867.
Ils le nommèrent Charles et lui donnèrent comme témoin François TESTARD manouvrier au hameau de Vaux et Florentin Maurice manouvrier demeurant à Marolles.
Jean devait travailler dur pour nourrir sa famille, des journées de 12 heures dans les champs, sans compter les déplacements pour se rendre sur les lieux du labeur.
Il partait de son logement lugubre vers 4 heures du matin avec pour seul repas dans le corps , une soupe réchauffée . Pas encore d’électricité, cette dernière à peine inventée, pas d’eau courante, simplement une pompe commune à plusieurs immeubles et pas de latrines dans le bâtiment mais une cabane sordide partagée par un grand nombre de familles au fond de la cour. Du Zola avant l’heure. Les conditions de vie des ouvriers n’étaient guère enviables sous le règne du deuxième Bonaparte qui avait pourtant écrit dans sa jeunesse un opuscule intitulé ‘ De l’extinction du paupérisme’. Les loisirs n’étaient pas à l’ordre du jour, Jean allait simplement avec d’autres ouvriers boire un verre de vin, voire plusieurs, mais Victorine veillait et envoyait son fils ainé Auguste tirer son père de quelques estaminets ou il avait été entrainé avant qu’il ne dépensa sa paye.
Malgré la promiscuité Jean remplissait ses devoirs conjugaux et Madame TRAMEAU mettait au monde en 1868 son sixième fils.
Lors de la déclaration de son deuxième enfant, l’officier d’état civil orthographia le nom de Jean d’une façon différente, et de l’orthographe Trameau le nom muta en TRAMAUX, ainsi 8 enfants du couple nés à Coulommiers, s’appelleront TRAMAUX et 2 nés en dehors de la localité conserveront l’orthographe originelle. Cette faute d’orthographe perdurera sur les 2 générations suivantes.
Mais Victorine garda le rythme et en pleine guerre accoucha de son septième garçon qu’ils nommèrent Joseph.
La tranquillité rurale de la ville de Coulommiers fut en effet troublée ainsi que l’ensemble du territoire national par la déclaration de guerre de la France à la Prusse. Le motif était que la couronne espagnole vacante soit proposée à un cousin du roi de Prusse Guillaume, il était inconcevable que la France fusse cernée par 2 dynasties prussiennes.
Napoléon regimbât et le cousin prussien retira sa candidature. La France aurait pu en rester là mais l’empire cherchant un cassus belli en trouva un dans la dépêche trafiquée d’Ems. La guerre fut déclarée le 19 juillet 1870, Napoléon III n’était pas le petit caporal et l’armée prussienne n’était pas celle de Iéna. Le roi de Prusse qui dans sa jeunesse avait combattu le grand Bonaparte mit les troupes du neveu en déroute. Le 29 janvier 1871 la guerre était terminée. Napoléon avait perdu son trône et Guillaume gagnait celui d’empereur d’Allemagne. La France devint une république quelques années après, il y eut 140000 morts dans les rangs Français, les provinces d’Alsace et de Lorraine devinrent Allemande pendant 47 ans.
La commune de Coulommiers fut occupée pendant 8 mois et rançonnée par l’occupant, la vie y était encore plus dure que de coutume.
Mais Jean travaillait dans une ferme et il lui était moins difficile qu’à d’autres de nourrir sa famille.
Les allemands retournèrent chez eux, la vie reprit son cours et les TRAMEAU déménagèrent rue des Capucins .
En 1872 un drame survint dans la fratrie, le petit Gabriel fut atteint d’une maladie infantile et mourut au domicile de ses parents. C’était le premier enfant que le couple perdait, la mortalité infantile bien qu’en recul très net par rapport aux décennies précédentes n’avait pas, loin de là, disparue. L’année de la confirmation de la république en 1875, les TRAMEAU eurent leur première fille et la nommèrent Marie Victoire, ils avaient à cette date rejoint Louis et sa famille au hameau de Vaux. Victorine n’avait que 35 ans et les maternités ne s’arrêtèrent pas là, le couple eut 2 autres garçons, Abel et Daniel.
Autre habitude chez les TRAMEAU , le déménagement, qui cette fois eut lieu en 1881 dans le village voisin de Chailly en Brie.
CHAILLY EN BRIE
Jean Charles et sa famille à l’exception de son ainé Charles Auguste déjà marié sur Coulommiers s’installèrent dans le bourg de Chailly.
Jean se fit embaucher ainsi qu’Émile et Victor comme botteleur. Les autres enfants se retrouvèrent sur les bancs de la toute nouvelle école Républicaine de Jules Ferry.
L’ainé Charles Auguste avait dû bénéficier lui aussi d’un minimum d’instruction car il signa sur son acte de mariage ,ce qui fit de lui le premier à laisser une trace écrite dans la famille, ce qui n’était pas en 1880 une exception.
Ce métier de botteleur que nous retrouverons dans la famille sur 3 autres générations consistait à faire des bottes de foin après la fenaison, l’emploi était donc saisonnier et les TRAMEAU bien que spécialisés, effectuaient d’autres tâches agricoles.
Bercées par les saisons ,les années s’enchainèrent, Victor et Émile se marièrent en 1888 et1889 avec les sœurs MACÉ du village de Beautheil.
J’aime beaucoup,cette épopée familiale….bien illustrée…un beau travail ,clin d’œil à nos familles parties chercher un mieux, au difficile contrôle des naissance géré au rythme des allaitements….
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