EGLISE DE VERNEUIL L’ÉTANG
JEAN LOUIS
Débarrassé de la tutelle de son père Jean Louis profita rapidement de sa liberté, il fit la rencontre d’une jeune fille de Verneuil l’Etang un village à 18 kilomètres de Montereau. Jean louis avait la bougeotte et ne se contentait plus du salaire qu’on lui versait à Courceaux. La main d’œuvre se spécialisait et les moissons se faisaient enfin à la faux il fallait des hommes robustes et c’était une qualité de Jean louis.
Notre homme était déterminé, mon arrière arrière grand mère ne résista guère. La belle Agathe 20 ans, fille de Romain François se retrouva grosse des œuvres du beau Morvandiaux.
Le père de la jeune fille légère, un solide manœuvrier de 53 ans cria et menaça de faire un tort au jeune homme empressé.
Le père François ne savait ou demander réparation car Jean Louis n’avait plus de famille, c’est donc vers l’embaucheur que la famille humiliée se tourna.
Notre Jean Louis âgé de 18 ans fut obligé de réparer même si comme on s’en doute il aurait préféré suivre un autre chemin.
Les noces furent prévues au printemps.
La mariée ne pouvait en ce mardi 27 mars 1821 cacher sa grossesse lorsqu ‘elle pénétra dans l’église notre dame de l’Assomption, le village était évidement au courant, mais on évitait d’en parler devant la tribu des François. Le curé avait grimacé un peu mais il fallait que la morale religieuse sorte vainqueur et les mariages sous la restauration se faisaient encore tous à l’église.
Les 2 tourtereaux furent mariés par Monsieur CLEMENT en présence de la famille d’Agathe.
Jean Louis n’avait que sa sœur Marie, cette dernière avait fait le déplacement en compagnie du père BLE. Les témoins furent pour le marié, Quiriace Théodore Rousseau, 51 ans charcutier à Guignes et François DORLANT, 42 ans tisserand en toile de Verneuil.
Les témoins de la mariée furent Dominique Monel, 63 ans cordonnier propriétaire à Verneuil et Pierre Blondel,tisserand en toile 57 ans également de Verneuil.
Les témoins étaient tous des connaissances de beau papa.
Le vin aidant la noce se fit joyeuse, Agathe ne put guère danser vu son état et la nuit de noce ne se fit donc pas selon les traditions immémoriales.
Mais nous étions à la campagne ou les mœurs sans être relâchées étaient malgré tout assez libres, l’essentiel fut que l’enfant à venir ait un père et il en eut un.
La naissance eut lieu d’ailleurs très rapidement au domicile des parents d’Agathe car trois jours après les noces naissait Honorine Victorine, la petite vint au monde un vendredi à 2 heures de l’après midi et fut déclarée le lendemain à la mairie.
L’accouchement se passa sans médecin, Agathe fut assistée de la sage femme du village et de sa mère, cela se passa très mal et dura très longtemps. Le bébé n’était guère vigoureux il fallait le faire baptiser d’urgence.
Le nouveau papa alla à la mairie dès le lendemain en compagnie de l’oncle de sa femme Mathieu François tisserand en toile à Verneuil et du vieux Monel déjà témoin au mariage. Le maire CLEMENT prit la déclaration et tous les témoins signèrent, excepté Jean louis qui était analphabète.
Le curé fit beaucoup de manière pour que la petite soit baptisée le dimanche pendant la messe. Jean Louis dut avec l’aide de ses beaux parents donner une obole plus importante que de coutume.
Nombreuses étaient les femmes du village de Verneuil à penser que le fruit d’un amour conçu en dehors du mariage ne pouvait donner une bonne graine et la sage femme refusa même de veiller Agathe pendant les 24 heures qui suivirent l’accouchement . La petite fut donc baptisée juste après la messe et le curé fit un beau sermon moralisateur sur la copulation hors mariage.
Heureusement Agathe encore alitée ne peut entendre les fumigations du prêtre, Jean Louis sans tout comprendre, car le curé ne parlait pas le Morvandiaux en saisit quand même l’essentiel et pensa en lui même qu’on ne le verrait pas de sitôt dans une église.
La famille François honteuse, était quand même heureuse que le baptême ait eu lieu car quelle histoire si Victorine était morte sans être entrer dans le monde des chrétiens avec sa petite âme qui aurait erré dans les limbes pour l’éternité. Jean Louis ne croyait guère à ces sornettes mais le poids des traditions était encore très fort.
Bien en prit à tout le monde car la petite mourut dès le retour de l’église.
Les parents ne dépensèrent que peu d’argent pour les obsèques, Jean louis l’enterra lui même dans le carré réservé aux enfants dans le cimetière de la commune.
Le couple ne traina pas sur cette commune, ils retournèrent sur Montereau, Jean Louis repris son travail au même endroit et Agathe s’y fit également embaucher comme manouvrière.
La vie reprit son cours normal, rythmée par les travaux agricoles, les fêtes religieuses qui malgré le passage de la révolution ponctuaient la vie villageoise.
A la fin de l’année 1821, Agathe se retrouva de nouveau grosse, voulue ou pas, la vie d’une femme à la campagne n’était qu’une longue série de maternités alternée de périodes d’allaitement .
Quoi qu’il en soit le travail devait se poursuivre, et les femmes de cette époque ne s’arrêtaient que le temps de mettre leurs enfants au monde et il n’était pas rare que des femmes accouchent au champs.
Honorine TRAMEAU est née le quatre aout mille huit cent vingt deux à vingt et une heures au domicile du couple.
Cette fois l’accouchement se passa normalement et la parturiente heureuse était en pleine forme.
Jean Louis alla déclarer à la mairie dès le lendemain comme l’y obligeait la loi, sa fille Honorine.
Accompagné de ses témoins il se présenta devant Monsieur GARNOT.
Louis FAUCHERON cultivateur de 36 ans signa l’acte.
On se contenta de la déclaration du deuxième témoin Augustin MASSONNET, manouvrier car ce dernier ne savait ni lire ni écrire.
On le voit, la différence était grande entre les journaliers et leurs employeurs, aucune trace d’instruction même primaire pour cette classe de paysans.
ÉGLISE DE RÉAU
Les naissance se succèdent chez les TRAMEAU, le couple et leur bébé habitaient au hameau de Villaroche sur la commune de Reau, quand Agathe mit au monde son premier garçon.
Ils le nommèrent Jean louis,comme leur père et son arrière grand père et quelques oncles restés dans la Nièvre.
Le garçon naquit donc le 23 juillet 1824 à 10 heures du matin, son père le déclara le lendemain en compagnie du père Robin Jean, garde champêtre de la commune et d’Augustin SANCIANT tailleur d’habits.
Au niveau politique le roi Louis XVIII s’était éteint le 16 septembre de cette même année et était parti rejoindre ses ancêtres à Saint Denis.
Un roi pas si mauvais, qui à l’aide de bons ministres avait su remettre un peu d’ordre dans les finances et dans les esprits. Il avait aussi contenu l’ambition des ultras et tempéré son frère Charles.
A son passif il n’avait pu juguler la terreur blanche et empêcher les étrangers de rester jusqu’en 1819 et n’avait pas voulu pardonner aux bonapartistes les plus compromis.
Au niveau du monde paysan, il avait rassuré les acheteurs de biens nationaux et en 1819 avait créé l’échelle mobile qui interdisait l’achat de blés étrangers quand la récolte était bonne en France.
La gestion du baron Louis avait stabilisé les finances françaises et ce malgré les ponctions des armées étrangères, le monde paysan s’en trouva stabilisé et commença son essor.
C’est donc sous un nouveau roi que naquit un nouvel enfant au couple, ils l’appelèrent Louis et ce dernier vint au monde le 21 décembre 1825 à 7 heures du soir.
La famille avait de nouveau changé de localité avec un retour sur la commune de Verneuil.
L’adjoint au maire enregistra la naissance en se trompant d’orthographe, Jean Louis ne put guère s’en apercevoir et ses témoins François VACHERON manouvrier de 36 ans et Antoine François Monet cordonnier de 33 ans qui ne connaissaient pas l’orthographe d’origine non plus.
2 garçons et 2 filles en 5 ans, le rythme des naissances était élevé.
La famille se stabilisa un peu et resta sur Verneuil L’étang, le couple avait été embauché à la ferme de l’étang et ils avaient trouvé une maison à louer à proximité de la demeure des beaux parents FRANCOIS.
Sans être extraordinaire la situation des paysans s’améliorait, ils mangeaient maintenant à leur faim.
En ce début du mois de mars 1827 Agathe se retrouva enceinte et accoucha le lendemain de la Toussaint le 2 novembre 1827 , un garçon (encore un bouche à nourrir ) qui sera nommé Henry.
Le rythme des saisons se succède, Agathe est encore enceinte, c’est la 6 ème fois, le contrôle des naissances n’existe pas dans le monde paysan.
Ils ne connaissent guère que le coït interruptus et ce n’était pas très fiable.
La mortalité infantile commençait à reculer et la grandeur des familles n’était plus régulée par le décès des enfants en bas âge.
GUIGNES
La famille avait encore une fois déménagée pour s’installer à Guignes, ce n’était qu’a 3 kilomètres de Verneuil.
L’enfant se nomma Fernand il vint au monde le 9 février 1830.
Un an et demi plus tard le cycle était immuable Agathe accoucha de son 7 ème, une fille qu’ils prénommeront Virginie. Les témoins furent Edmé Antoine MERLE propriétaire de la ferme ou travaillait Jean Louis et Thomas Victor JOLLOT , aubergiste.
Malheureusement 26 jours après, le ménage était frappé par le décès du petit Henri, 4 ans et demi, il décéda de la grippe qui mortel fléau frappait la France depuis 1830. Les témoins amis de la famille furent les mêmes que pour la naissance de Virginie.
Il restait à ce couple de 30 ans, 5 magnifiques enfants qui eurent un nouveau frère le 9 février 1834.
Le maire orthographia bizarrement le nom patronymique, TRAMOS, ce n’était pas banal et cela sera la seule fois que cette orthographe apparaitra.
Accompagnés des 6 enfants, Jean Louis et Agathe changèrent encore une fois de lieu de vie et optèrent pour Andrezel.
FERME MAINPINCIEN
ANDREZEL
Le village comptait 212 habitants, une magnifique ferme nommée la Borne Cornillon , la ferme du Couvent, la ferme de Haures loges et la ferme de Mainpincien.
Ils trouvèrent une maison au hameau de Truizy.
Jean Louis qui connaissait les lieux se fit embaucher à la ferme de Mainpincien.
Ce lieu était chargé d’histoire, la ferme était une ancienne ferme fortifiée avec un vestige de pont levis et la trace des anciennes douves. Les traces de ce logis remontent à fort loin car cette terre appartenait à Simon de Brie ministre de Saint Louis qui fut nommé cardinal en 1263 et devint pape sous le nom de Martin IV.
Mais pour l’heure la ferme appartenait à Monsieur REMOND Raphaël
La famille resta sur Andrezel jusqu’en 1842 ou Agathe très féconde accoucha de 3 enfants.
La plus grande partie des habitants de Truizy travaillait à cette ferme , qui n’était guère éloignée.
Le charretier IDOINE et sa femme Marie étaient les voisins les plus proches de la famille et leurs 3 enfants jouaient avec ceux de Jean Louis et d’Agathe. Le père IDOINE était charretier de labour et possédait quelques arpents qu’il exploitait avec sa femme.
La famille MERGER, Dominique et Louise avec leurs 2 petits travaillaient, à la ferme comme journaliers et embauchaient tous les matin à l’aube en compagnie de Jean Louis. La mère de Dominique la vieille Marie Madeleine, 70 ans, habitait en leur compagnie.
Les enfants n’étaient pas toujours tendres avec elle et la chahutaient volontiers, malgré les taloches des parents .
En face la petite maison de Mr GUILLEMAIN, propriétaire de 78 ans vivait avec une veuve de 14 ans de moins que lui, ce qui lui avait valut de nombreux quolibets.
Les TRAMEAU n’étaient à vrai dire amis qu’avec la famille GORET. Ce charretier de 47 ans avait autrefois travaillé avec le père François et sa femme Suzanne n’effectuait aucun lavage au lavoir sans Agathe.
Leur ainé tournait d’ailleurs autour d’Honorine ce qui lui avait occasionné quelques déboires avec Jean Louis qui ne rigolait pas avec la vertu de sa première .
Le fils du père GUILLEMAIN habitait avec sa famille également au hameau et était jardinier au château.
2 couples de journaliers complétaient la population de Truizy qui comptait 39 habitants.
Le village était peuplé de 219 membres, tout ce petit monde vivait en autarcie et était tourné vers la terre.
14 hommes étaient charretiers, le village comportait 1berger, 4 maçons, 32 journaliers, où journalières, 7 domestiques, une fille de basse cour, 5 cultivateurs et 3 propriétaires.
Bien entendu le petit bourg avait ses spécialistes, 1 maréchal ferrant, 1 bourrelier, 2 cordonniers, 1 jardinier,1 garde champêtre et 1 couturière.
On pouvait rajouter à cela 1 cocher et 1 cuisinière qui travaillaient au château.
Les personnalités marquantes du village étaient sans conteste les propriétaires du château de Truizy, un officier de cavalerie et sa femme, nommé NOUETTE d’Andrezel et possédant cette terre depuis 1773. Ils avaient 2 enfants.
Jean Louis soulevait son chapeau quand il croisait ces notables, par contre il s’accrochait volontiers à leur cocher quand celui ci s ‘amusait à raser les paysans avec son attelage. Le garde champêtre avait dû les séparer et le maire Mr REMOND avait servi de médiateur entre Mr NOUETTE qui défendait son cocher et Jean Louis journalier dans sa ferme.
L’affaire s’était terminée par un canon entre les 2 antagonistes à l’auberge du coin.
Ils eurent 3 enfants à Andrezel, Jean Louis , un petit mort né et Germain.
Pierre GUILLEMAIN 78 ans voisin du couple et Jean louis Goret charretier furent les témoins de la naissance de Jean Charles.
La déclaration de naissance et le décès du petit garçon mort né, fut effectués par son père et par la sage femme Madame Chaise.
Monsieur GORET servit encore de témoin pour la naissance de Germain en compagnie du garde champêtre Étienne DUPLET.
Quand ils partirent d’Andrezel Jean louis et Agathe étaient accompagnés de 7 enfants.
Ils n’allèrent pas très loin, le village de Champeaux les accueillis, ce village comptait en 1842 environ 433 habitants. Ce n était évidement pas pour faire du tourisme que la grande famille déménageait de nouveau mais pour trouver du travail. Le père et les 2 fils ainés se firent embaucher à la ferme d’Aunoy.
Agathe en 1843 était encore enceinte , c’était sa douzième maternité. Seulement cette fois elle n’était plus seule dans la maison à être dans cet état.
Honorine avait profité de l’abattement qui avait suivi l’annonce de la maternité de sa mère pour révéler la sienne.
Le père Jean louis faillit avaler sa soupe de travers et Jean louis le fils avec son frère Prosper se dirigèrent immédiatement à l’auberge pour faire un sort à celui qui avait fait perdre l’honneur à la famille. Le Louis Désiré ROCHE était justement à tablé en train de boire un canon quand il vit les frères d’Honorine fondrent sur lui en vociférant. Il ne mit pas longtemps à comprendre et avec forces horions ,fut conduit chez les TRAMEAU.
Le drôle n’était pas mauvais et il promit de reconnaître l’enfant. La mère et la fille accouchèrent avec 2 mois d’écart, Honorine en septembre et Agathe en novembre, se furent des filles, Honorine et Almèdorine. Il y avait beaucoup de monde à la maison. Honorine se mit en ménage avec Louis ce qui allégea un peu les charges du ménage. Mais il était dit que les déménagements ne s’arrêteraient pas et l’ensemble de la fratrie se déplaça de nouveau sur le village de Guignes ou elle trouva travail et logement au hameau de Vitry .
Les années s’écoulèrent sous le rythme des saisons et en 1846 Agathe annonça à son mari qu’il allait être père pour la treizième fois, cela commençait à faire beaucoup pour une femme de 46 ans.
La naissance se passa toutefois convenablement et Félicité allait être le dernier enfant de notre Morvandiau déménageur.
En 1848 survint le premier mariage, Prosper rencontra la fille d’un scieur de long du hameau de Vitry et convola en juste noces sous les yeux de ses parents et de la famille réunie. Ils furent suivis de très près par Jean louis qui se maria avec Rachel, elle aussi du hameau. Les enfants commencèrent à partir et à former de nouvelles entités.
Les vies d’Agathe et de Jean Louis seraient désormais rythmées par les mariages des enfants et la naissance des petits enfants. Les grand parents n’attachaient d’ailleurs guère d’importance à toutes ces lignées, trimant encore et encore pour élever les derniers enfants, Almédorine et Félicité. En 1850, elles avaient 4 et 7 ans, Germain en avait 11, Jean Charles 14 et Augustes 16. Virginie venait de rencontrer à la fête du village son futur mari, elle ne le savait pas encore mais les quelques caresses aventureuses du bel Alexis lui firent de l’effet.
Ferdinand avait 20 ans, c’était un ouvrier solide et consciencieux, il surveillait avec bonhomie sa sœur Virginie et avec rudesse son emporté de frère cadet.
A la maison le père régnait en maitre, il commençait à vieillir, ses cheveux devenaient blancs, et son corps évoquait de plus en plus les vieux ceps de la vigne d’à coté, ses mains étaient rugueuses et dures, il parlait peu, son accent bourguignon s’était estompé avec le temps mais quand il devenait volubile après quelques verres de piquette, des bribes du parlé de sa jeunesse revenaient dans la conversation .Il éleva sa tribu avec vigueur mais sans dureté, il était respectueux et respectable.
A table quand l’un de ses fils parlait de politique il s’emportait, Louis Napoléon le neveu était devenu le premier président de la république, il s’en réjouissait, les garçons eux voyaient d’un mauvais œil l’arrivée d’un Bonaparte et aurait préféré un républicain de type socialiste .Les conversations tournaient au vinaigre à chaque fois et Auguste, un peu jeune narguait son père en lui disant que si Bonaparte voulait l’empire il irait à Paris élever des barricades. Le vieux alors fulminait et Agathe devait calmer la troupe avec l’aide des petites que toutes ces algarades faisaient rigoler.
Agathe avait 50 ans, elle aussi était usée, les cheveux n’avaient pas pris la teinte automnale, mais ses 13 maternités et les travaux des champs avaient affaibli son corps. Elle se voutait un peu, des rides creusaient son visage, ses seins forts tombaient et sa silhouette s’affaissait. Elle ne pouvait enfin plus avoir d’enfants et les assauts encore régulier de Jean louis n’étaient plus une angoisse permanente.
En 1854, Bonaparte n’était plus Président mais Empereur.
Il dirigeait d’une main de fer la France et ambitionnait de jouer un rôle sur la scène Européenne.
Un heureux événement et un malheureux vinrent ponctuer la vie à Guignes.
Virginie eut le bonheur de se marier avec son Alexis.
Mais le malheur échu à Auguste, qui tira au sort un mauvais numéro.
A cette époque régit par la loi JOURDAN, la conscription se faisait par tirage au sort à la mairie, un mauvais numéro et c’était le départ pour 7 ans. Auguste le malchanceux sans exemption ni argent pour racheter sa place fut obligé de partir.
Cela aurait pu être qu’une longue période dans une sombre garnison mais, Napoléon III déclara la guerre à la Russie, et notre malheureux Briard incorporé au 98 ème régiment d’infanterie se retrouva en Crimée.
Les combats du siège n’eurent pas raison de lui mais il s’éteignit à l’hôpital ambulance de Sébastopol le 27 février 1856, probablement du choléra.
Pendant la guerre de Crimée, les soldats furent plus victimes des maladies que des combats.
La nouvelle affligea la famille mais la vie suivit son cours.
ÉGLISE ARGENTIERES
Il y eu un ultime déménagement pour le patriarche, un petit village proche de Guignes nommé Argentière.
Jean louis assista encore au mariage de son fils Jean Charles qui se maria à Mormant en octobre 1858.
En mars 1859 alors qu’il conduisait des bœufs au labour il eut une première attaque, on le ramena chez lui et on fit venir un médecin de Mormant. Ce dernier ne fut pas très optimiste et il avait raison ,car une deuxième attaque emporta le père le 17 avril 1859. Agathe envoya Germain prévenir ses frères à Guignes et un ami à Sancy les Provins pour prévenir Ferdinand. Honorine qui était partie avec le beau Louis ne put être prévenue car personne n’avait la moindre idée de son adresse, Virginie prévenue ne put se déplacer et se fut encadré de Jean louis, Louis Prosper , Jean Charles, Germain et des 2 adolescentes Almodorine et Félicité que notre Bourguignon voyageur fut conduit en terre.