LES SEIGNEURS DU GUÉ D’ALLERÉ, les hommes et les femmes

 

Maintenant passons aux traces qu’on pu laisser les seigneurs de l’endroit.

Le premier dont le nom ressort est Nicolas de Joubert, j’ai bien peu de chose à son sujet il est le fils de Pierre de Joubert et est marié à Marie de Marboeuf.

Il était déjà seigneur du Gué d’Alleré en 1629. Nous trouvons quelques mentions de lui par l’intermédiaire de sa femme qui est citée comme marraine en 1640 sur la paroisse de Benon pour le baptême de Jeanne Poirel conjointement avec Hannibal de la Trémoille.

 

En 1676 la seigneurie est saisie au préjudice de la famille Joubert.

Le 19 février 1680 elle est adjugée à un certain Isaac Lainé marchand à Marans pour la somme de 9000 livres.

Ce dernier est protestant et a épousé le 26 avril 1671 au temple de Marans Jeanne Franchard, fille de Philippe sieur de Vendosme.

On constate donc qu’une seigneurie pouvait être achetée par un non noble et qui plus est par un membre de l’église prétendument réformée.

Isaac Lainé est mort à Marans (17) le 10 juillet 1681.

Ensuite notre seigneurie passe entre les mains de la famille Poirel, Didier en prend possession vraisemblablement par rachat.

Cette famille est implantée sur Benon, le père de Didier se prénomme Antoine et est notaire et garde des sceaux du comté de Benon, il est décédé à Benon en 1670..

Didier né à Benon en 1633 fait évoluer sa famille en devenant conseiller et procureur du roi au siège royal de Rochefort, il fait aussi partie de la bourgeoisie Rochelaise et devient échevin.

Il se marie à Benon en 1658 avec Marie Billaud, en cette époque il est déjà conseiller du Roi au siège Présidial de La Rochelle. Son épouse est la fille du greffier du comté de Benon.

Si ses premiers enfants naissent à Benon les autres naissent en la paroisse de Notre dame à la Rochelle.

Il ne semble pas qu’il ait demeuré au Gué d’Alleré, aucune signature de lui n’apparaît sur nos registres paroissiaux.

Il meurt en 1698 et son fils Louis devient à son tour seigneur du Gué, lui est Conseiller du Roi au siège Présidial de La Rochelle et écuyer, premier signe de noblesse.

Nous ne connaissons pas la date de naissance de Louis mais nous savons qu’il se marie à la Rochelle paroisse Saint Barthélémy en 1701. Son épouse de nomme Marie Magdeleine François.

Il est vraisemblable que Louis de par ses fonctions importantes ne réside aucunement au Gué d’Alleré, en tous cas aucun de ses enfants ni est baptisé.

La première mention d’un Poirel sur le Gué d’Alleré est la signature de Marie Louise Poirel la fille de Louis née en 1702 à la Rochelle elle est marraine du fils de Pierre Favreau et d’Anne Brisset. Nous sommes en 1715, elle a donc 13 ans, vit-elle au Gué d’Alleré?

En août 1716 Louis Poirel marie sa belle fille Marguerite Marchand au Gué d’Alleré.

Il est à noter que beaucoup de familles bourgeoises et nobles quittaient la chaleur des villes pour se réfugier dans leur terre. Ils pouvaient également présider aux bans des vendanges car le Gué d’Alleré en cette époque était couvert de vignes.

Il semblerait vu la fréquence ou Marie Louise Poirel se retrouve marraine qu’elle réside au château du Gué, on remarque aussi en 1717 la présence de sa demie sœur Marguerite Marchand qui signe de la Tremblaye.

Marie Louise Poirel est la seule des enfants de Louis à apparaître sur Le Gué, du moins jusqu’en 1730 date où Marie Esther la plus jeune sœur devient marraine à son tour.

En l’absence de renseignement il est difficile de se faire une idée de la fréquentation du château, mais du moins Marie Louise est présente sur le village depuis sa naissance.

Marie Louise se marie en la paroisse de Saint Barthélémy à la Rochelle le 26 avril 1729 avec un écuyer nommé Alexandre De Gascq rejeton d’un famille noble de Bordeaux.

A cette date elle est héritière de la seigneurie du Gué d’Alleré car son père est décédé.

Nous ignorons la date exacte de sa mort et l’endroit où il est décédé.

Marie Louise et son mari semblent vivre au gué car c’est au château que naît en 1731 leur premier enfant François Alexandre.

En 1732 c’est Étienne qui naît au Gué d’Alleré, c’est sa tante Marie Esther qui devient marraine.

C’est aussi la même année que décède la premier fils de Marie Louise, c’est le premier descendant Poirel à être enterré dans l’église du Gué d’Alleré.

Il est a noté que Marie Louise depuis qu’elle est dame du Gué n’est plus désignée comme marraine mais que sa fille Marie Magdeleine De Gascq le devient à son tour.

En juin 1734 les châtelains marient Louise leur quatrième enfant.

En 1735 Alexandre de Gascq se fait donner du Messire dans les actes où il apparaît.

En 1736 c’est Louise Guy Poirel la sœur de la châtelaine qui se marie avec Jean François de la Porte, homme de loi de Poitiers, vivait-elle avec sa sœur, probablement, car les deux parents sont décédés à cette date.

Le couple aura des enfants qui naîtront au Gué d’Alleré.

On le voit au moins deux familles vivent au château, Marie Louise et Marie Esther. Il est bien sûr impossible de préciser si elles venaient au Gué d’Alleré uniquement pour faire leurs couches ou bien si elles y résidaient à temps plein.

En 1739 apparaît sur un acte la signature d’un des fils de Louis Poirel c’est assez bizarre car il signe Louis Didier Poirel du Gué, la question est de savoir si lui aussi avait des droits sur la seigneurie.

En 1745 apparaît pour la première fois la signature d’Étienne de Gascq fils des châtelains.

En 1749 apparaît pour la première fois la mention que Jean François de La Porte mari de Louise Guy Poirel est seigneur en partie du Gué d’Alleré.

S’agit-il d’un rachat ou bien du règlement d’un contentieux suite à la succession de Louis Poirel ?

On peut toutefois noter que pour le baptême de ce neuvième enfant le parrain et la marraine sont plus prestigieux que pour les enfants nés avant.

En 1755 vraisemblablement suite à une épidémie, Marie Louise Poirel épouse De Gascq et Louise Guy Poirel épouse De la Porte décèdent au château, ainsi que Jean François de la Porte le mari de Louise Guy.

Il est à noter également la présence aux obsèques de Didier Louis Poirel qui signe Poirel du Gué.

Tout porte à penser que Marie Louise , Louise Guy et Didier Louis soient des cohéritiers de la terre du Gué d’Alleré.

Il est aussi à constater que Marie Louise Poirel et sa sœur Louise Guy participent activement avec leurs conjoints à la vie du village et qu’ils sont fréquemment solliciter pour les baptêmes mais aussi qu’ils sont présents à de nombreux mariages.

Le couple Poirel, Du Gascq a eu sept enfants, six sont nés au château du Gué d’Alleré. Marie Louise Poirel repose avec six de ses enfants dans l’église saint André du Gué d’alleré.

Il en va de même pour le couple de sa sœur Louise Guy et son beau frère Jean François de la Porte. Leurs neuf enfants sont tous né au château et Louise Guy est enterrée aussi dans l’église.

Les deux sœurs sont d’ailleurs les deux dernières personnes à être inhumées dans l’église.

Avec la disparition de cette génération les choses changent considérablement , Etienne Alexandre De Gascq devient seigneur du gué.

Il ne semble pas participer à la vie de sa seigneurie, car sa signature n’apparaît que deux fois, en 1763 pour le mariage d’une demoiselle Vacher de la famille noble qui habite le logis de Rioux et en 1789 pour le mariage d’un paysan du village.

C’est très peu et nous ne savons guère de chose sur le personnage.  En 1761 il est en procès avec le curé Dénécheau.

En 1764 il se marie à Marans avec Jeanne Suzanne de Junquières la fille d’un militaire de petite noblesse.

Il;ne semble pas avoir d’enfant ensemble et d’ailleurs ils divorceront en 1799 à la Rochelle.

En 1789  Etienne Alexandre de Gascq est délégué de la noblesse pour la désignation du député de la noblesse de la sénéchaussée de La Rochelle .

Nous ne savons pas si il émigre pendant la révolution ni quelle sera son action. Avec l’abolition des droits féodaux il n’est plus seigneur du Gué mais ne semble pas pour autant dépossédé des terres qui lui appartiennent. Ses droits seigneuriaux ont disparu mais gageons qu’il lui reste quelques terres.

Il décède au Gué d’Alleré le 30 juin 1814 à l’age de 81 ans. A cette époque on inhumait plus dans les églises depuis longtemps il fut donc enseveli au vieux cimetière qui entourait l’église.

Le souvenir des seigneurs s’est estompé depuis longtemps et leur château a été démantelé , les pierres ayant dit- on servi à l’édification de la maison bourgeoise construite à proximité de l’ancien château .

La métairie du château existe toujours, restaurée avec gout elle bruisse encore d’une activité agricole.

La place qui se trouvait devant a gardé l’appellation de place du Château quelque temps, puis là aussi le souvenir s’est effacé.

Bien peu de personnes connaissent l’existence de ce château et de ses seigneurs, puisse ce texte en appeler d’autres et faire ressurgir la vie du village d’autrefois.

Ceux qui sont intéressés peuvent me contacter afin que nous puissions tenter de combler les nombreux manques de cette histoire .

2 réflexions au sujet de « LES SEIGNEURS DU GUÉ D’ALLERÉ, les hommes et les femmes »

  1. Bravo pour ce travail très fouillé, même si il y des manques certainement très difficile à combler. J’attends les autres histoires de vos recherches et toutes mes félicitations.
    .

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  2. J’habite le gué depuis 50 ans ma maman a vécu au gué jusqu’a la guerre elle ma raconté beaucoup de chose sur le gué j’aime bien vous lire j’en apprend plus sur mon village merci

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