LE BAIL DE MÉTAYAGE DE LA FERME DES COMBES ( 3ème épisode )

Maison Laymond, ferme de la Combes Saint Étienne de Cuines

Monsieur Laymond de 1830 à 1845 signa 7 métayages, ce qui fait beaucoup car normalement le bail est de 9 ans renouvelable tous les 3 ans. D’ où venait cette instabilité chronique ?

On peut imaginer que les métayers, ayant charge de famille n’avaient aucun intérêt à perdre leur travail et à engager des frais dans une affaire instable. Je pense donc que les clauses imposées par le procureur Laymond étaient bien trop dures et certainement non réalisables par les paysans. Des litiges innombrables amenaient alors à la résiliation.

Mr Laymond n’en avait cure car à chaque fois il trouvait un nouveau bailleur tant la main d’œuvre était abondante.

Beaucoup de travailleurs, peu de travail, voilà un bon moyen de pressurisation ouvrière de la part d’une bourgeoisie triomphante.

Étudions maintenant en détail ce qui est demandé aux métayers.

Tout d’abord ce que l’on appelait les bleds

Le seigle qui est la principale matière à fournir, 100 quartes pour le métayage de 1830 est une plante qui pousse dans les sols froids et pauvres . On le sème en général vers le mois de septembre.

Cette plante était fort intéressante pour le volume de paille qu’elle produisait car elle était fort haute.

Les grains servaient à l’alimentation du bétail.

Le froment qui n’est autre que le blé tendre était également demandé à hauteur de 50 quartes . La variété utilisée était le froment de la Chapelle ou de Mont vernier

Les châtaignes abondantes dans le pays étaient récoltées et le métayer en fournissait donc 8 quartes.

Monsieur Laymond porte aussi une attention particulière aux poires récoltées dans ses vergers, il en distingue deux sortes, la poire d’hiver dite tous temps et les poires beurrées jaunes.

Les légumes plantés et cultivés dans le jardin, sans doute par les femmes étaient réservés aux métayers, sauf pendant les vacances des maîtres qui pouvaient alors se servir.

Une chèvre et un cochon élevés à la ferme étaient fournis annuellement.

Passons à ce qui semble être une préoccupation majeure du propriétaire à savoir ses vignes.

Toujours planté de vigne le  » Champet  », comme en  1830

Elles étaient plantées au  » Champet  » presque en face de la ferme et d’autres plants au Colombier Carrey un peu à droite de l’exploitation sur les flancs de la montagne. Des vignes se trouvaient également au  » Mollard  » sur la gauche des Combes. Le tout formait un vignoble d’un seul tenant

Les plants étaient en cette époque dans la région de Saint Jean de Maurienne du  » Persan »‘qui donnaient un vin fort réputé. Il en était également tiré des eaux de vie.

Laymond préconise de cultiver sa vigne à la mode française. Il précise également que ses vignes soient abondamment fournies en engrais.

Mr Laymond préconise aussi d’utiliser la méthode dite de provignage pour multiplier ses plants à savoir un provin par fossoirée en vigne haute du  » Champet  » et 6 provins par fossoirée en vigne basse.

Le provignage consistait à prendre un rejeton de cep de le tailler et de le coucher en terre pour qu’il prenne racine. Le rejeton ainsi produit s’appelait un provin.

Une fossoirée était une tranchée.

Le bailleur demandait également un quintail de paille de mais, la production agricole était donc déjà fort variée, bleds, maïs, cochons, chèvres, brebis, verger, poulaillers, maraîchage, viticulture, récolte de la châtaigne.

Les charroies devaient également être fort délicats pour les livraisons à Saint Jean de Maurienne .

Les métayer devaient donc être très polyvalents et surtout se tuer au travail.

La ferme existe encore, avec son bâtiment bourgeois à coté ( un panneau indique ferme Laymond la Combe ) et une vigne demeure séculaire au lieu dit le  » Champet  » ( évidement ce ne sont certainement pas les pieds des années 1830 car la région comme partout en France a été touché par le phylloxéra ) mais je trouve fort extraordinaire qu’elle s’y trouve encore. Claude Genin, Isidore Mareschal, Valentin Meunier, Cyrille Covarel, Pierre Crosaz et Etienne Villiot pourraient y retrouver leurs habitudes.

Le procureur Laurent Victor Laymond est mort à Saint Jean de Maurienne le  26 décembre  1856, son épouse Françoise Antoinette  née Lambris est morte dans la maison Laymond à Saint Etienne de Cuines le 04 janvier  1856.

 

Si toutefois vous êtes descendants de mes métayers ou du bailleur Mr Laymond, je me ferais un plaisir de dialoguer avec vous

 

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