L’INFANTICIDE, ÉPISODE 9, les suites

Elle a appris également que son mari avait été libéré le 30 août 1912 sur instruction du procureur, si lui est innocenté il est évident que tout va lui retomber dessus. C’est une injustice il est responsable,il l’a poussée au crime, il était là quand elle est passée à l’exécution.

Dans la prison cela va mieux, elle a pris ses marques, c’est fait des copines, après tout son crime n’est pas si grave, les infanticides ne sont pas rares. Son assurance la pousse même à provoquer la grosse, il faut qu’elle trouve une vengeance adaptée.

Elle n’en aura pas l’occasion le 11 octobre les gendarmes viennent la chercher pour la transférer à Melun.

Le 22 octobre par décision de la cour d’assise de Seine et Marne elle est condamnée à 5 ans de réclusion criminelle. C’est beaucoup mais peu à la fois car elle risquait la peine capitale, son état psychologique au moment des faits a atténué la peine et sa responsabilité.

Elle restera à Melun jusqu’au 28 janvier 1913, puis par voiture cellulaire elle est convoyée sur la prison de Rennes. C’est une grande prison ouverte en 1878 où il n’y a que des femmes.

 

Elle y purgera sa peine, relativement légère, il faut bien le dire. Les jurés considérant sans doute que son jeune age, sa situation et sa santé mentale étaient des circonstances atténuantes.

A sa sortie de prison, elle revint dans sa famille, sa mère l’accueillit comme on accueille une fille repentante. Malheureusement elle n’eut guère le temps de se reconstruire une nouvelle vie, une méchante maladie eut raison de sa santé délabrée et le 30 septembre 1918 elle quitta le monde des vivants.

Elle repose à Pavant avec ses parents dans le cimetière communal.

Alfred, relaxé resta au pays, il fut comme les autres hommes appelé lors de la mobilisation générale.

Il rejoignit son corps le 25 août 1914, il ne combattit guère car le 5 septembre à Villeroy il fut fait prisonnier.

Est-ce un clin d’œil du destin, pendant que sa femme croupissait à la prison pour femmes de Rennes, lui se languissait dans un camps en Allemagne.

Il fut rapatrié le 29 décembre 1918, libéré des Allemands et de sa femme qui venait de mourir.

Une nouvelle vie s’ouvrit à lui et il s’installa avec une amie à Rebais.

Le 23 juillet 1921 il se remaria avec Rose Cosson.

Mais un funeste destin le destina encore une fois au veuvage et il sombra dans un désespoir profond.

Est-ce le souvenir d’Albertine et de Félix le petit martyr ou bien le chagrin de se retrouver seul qui fit qu’il se pendit le 11 novembre 1938 dans le village de Sablonnières où il était né 57 ans plutôt.

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