UN CONSCRIT DE CHARENTE INFÉRIEURE EN 1813 LA BATAILLE DE BAUTZEN ( ÉPISODE 4 )

Bataille de Bautzen 1er jour

Bataille de Bautzen 2ème jour

Lutzen fut une victoire indéniable, mais une victoire sans lendemain.

L’empereur prit le parti de se diriger sur Dresde en poursuivant les Russes et les Prussiens dont l’enthousiasme était descendu d’un cran.

Le 11 mai Antoine en grande tenue traversa Dresde puis franchit l’Elbe, ce magnifique défilé ordonné par l’empereur pour impressionner les saxons ne masquait pourtant guère les réelles difficultés. Tout ce qui n’était pas présentable fut détourné de la ville et prit un autre chemin.

La présence d’un aussi grand nombre de troupes sur une si petite étendue provoquait un manque dans le ravitaillement. Les soldats partirent comme de coutume en maraude, Napoléon s’énerva un peu et ordonna des mesures de discipline à l’encontre des pillards. Mais comme on dit un sac vide ne tient pas debout, les soldats continuèrent sans trop se préoccuper du règlement.

Une série de combat émailla la retraite des alliés et chacun se mettait en place pour une bataille que tous espéraient la dernière.

Antoine qui n’avait pas revu le feu depuis Lutzen fut de nouveau confronté à l’ennemi le 20 mai lors du franchissement de la Sprée. Sous les yeux du général Coehorn, la brigade passa sous le feu de la mitraille, encore des morts et des blessés. Le général reçut même une bordée dans son chapeau.

Les coalisés acceptèrent donc une nouvelle bataille aux pieds de la petite ville de Bautzen, inférieurs en nombre ils tentèrent malgré tout leur chance pour des raisons politiques.

Antoine qui n’avait pas tiré un coup de feu depuis Lutzen espérait que la bataille qui allait s’engager serait la dernière et qu’il pourrait rentrer en Charente pour y faire les moissons.

Napoléon pensait aussi faire un coup génial, à la vérité,  la tactique était surement la bonne, mais tout ne se déroula pas comme sur la carte.

Les alliés avaient leur position étendue sur 15 kilomètres, beaucoup trop étirée pour leurs 90000 hommes et leurs 15000 cavaliers. Le relief était accidenté et les troupes réparties en 4 masses distinctes avaient des communications difficiles entre elles. Le point faible était la droite du dispositif.

L’œil expert du génie de la guerre, vit la chose et ordonna.

Le maréchal Oudinot et le maréchal Macdonald se jetteraient sur la gauche ennemie pour la fixer.

Le général Bertand appuiera le mouvement sur la gauche et se reliera aux troupes de Ney.

Marmont remplacera Bertrand sur sa position et se positionnera entre ce dernier et Macdonald.

Tout est en place, Oudinot et Macdonald attaquent vivement la gauche ennemie, au centre Antoine avec son corps restent immobiles. De l’endroit où il se trouve à Nieder Kayna il aperçoit le petit bonhomme ventripotent en uniforme vert des colonels de chasseur de la garde, et son état major chamarré d’or et de plumes. Sa présence est réconfortante à tous.

La majeure partie de la journée verra les combats du coté d’Oudinot, Napoléon n’a pas encore toutes ses troupes à disposition pour tenter la manœuvre d’encerclement qu’il a prévue.

La mission du maréchal Ney était en ce jour primordial, il devait attaquer la droite de l’ennemi et l’encercler en lui coupant toutes ses lignes de retraite.

Mais soit mauvaise analyse du  » brave des braves » ou ordre imprécis du maître, la manœuvre ne se fit pas correctement et encore une fois les coalisés ne furent pas détruits .

Le rouquin ou le rougeot n’avait certes pas l’œil affuté sur le champs de bataille et il n’en n’était pas à sa première bévue. Il faut dire aussi à sa décharge que les ordres de Napoléon n’étaient pas toujours très explicites. En ce jour il aurait certainement dû écouter le général Jomini son chef d’état major et l’un des plus grands stratèges de la période.

Antoine au cours de la journée ne bougea qu’une seule fois vers midi en prenant la direction de Jenkwist. Le mouvement fut bref et la batterie du 6ème corps et celle de la garde se mirent à tonner.

Antoine ne brûlera aucune amorce et subira comme ses copains les boulets des contres batteries russo-prussienne. Encore des morts et des mutilés.

En fin de soirée les Français occupaient le champs de bataille, donc selon les critère de l’époque ils étaient vainqueurs.

Mais bis repetita, la nuit vint et l’orage survint, l’ennemi ne fut pas poursuivit.

Le lendemain la proie Napoléonienne s’était envolée, l’absence de cavalerie fit que la bataille de Bautzen ou Wurschen ne fut que la répétition de celle de Lutzen.

En vérité encore un joli massacre, près de 20000 morts ou blessés. Napoléon devrait encore une fois compléter ses rangs et tel un ogre dévorant ses petits faire venir de la chair fraîche de France.

Antoine ne goutta guère ces journées éreintantes, épuisé, affamé et trempé il campa sur place avec sa compagnie, Monsieur de  »Cul fier » ne vint pas les voir et dormit bien au sec.

Le lendemain 22 mai on se mit en branle, personne n’était très frais et des malades restèrent en arrière.

Un combat de cavalerie eut lieu à Reichenbach entre les français et l’arrière garde de Miloradovitch. Le jour fut funeste pour l’empereur car un boulet lui enleva son ami Duroc, compagnon des premières heures le grand maréchal du palais laissa un grand vide dans le cœur de Napoléon.

Antoine sut qu’une huile avait été tuée mais sa vision des choses très réduite l’amenait à relativiser tout ce qui n’était pas directement lié à sa subsistance et à sa survie.

Puis l’on parla d’armistice, les coalisés ne pouvaient plus supporter une troisième défaite, il devait se refaire et amener des renforts. Ils attendaient en outre que l’Autriche se déclare.

Napoléon qui n’ignorait rien de tout cela commit la faute d’accepter cette suspension hypocrite des combats, mais il comptait avec cette trêve se refaire une cavalerie digne de son nom pour enfin conclure sur une autre bataille décisive.

Bautzen se trouve en Allemagne dans la province de Saxe, vue actuelle de la ville

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