Mort du typhus ou la vie et la mort d’un jeune soldat

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Fusilier d’infanterie époque second Empire

Auguste TRAMEAU

LE MAUVAIS NUMÉRO

En 1854, Auguste a 20 ans, jeune et solide paysan, il travaille comme manouvrier au milieu de ses frères et de son père, dans les fermes des alentours de Guignes ( seine et Marne ).

Il serait parfaitement heureux si une sourde inquiétude ne le tenaillait, il devait se rendre au chef lieu pour passer le fameux conseil de révision, visite médicale et tirage au sort afin de désigner les futurs soldats qui devront effectuer un service militaire de 6 ans.

Le jour dit, Auguste nu comme un vers se présenta sous la toise, évidement il faisait plus d’ 1m54 et fut déclaré apte. Puis vint le tirage, il puisa dans l’urne un petit numéro et sut tout de suite qu’il partirait.

Il vécut ensuite le dépaysement inérrant à son nouvel état, il se retrouva au milieu d’étrangers, dans une ville inconnue, les froids dortoirs et les gradés qui vous gueulent dessus.

L’instruction militaire lui fut pénible, puis comme les autres il se fit à sa nouvelle vie. Il avait même eut droit à sa première permission, trop courte cette dernière ne lui avait pas permis de rentrer en Seine et Marne, mais lui avait donné l’occasion de se déniaiser entre les cuisses d’une Madelon professionnalisée.

Auguste était donc maintenant un vrai fusilier au sein du 98ème régiment d’infanterie de ligne.

Il ne lui restait plus qu’à patienter pour retrouver ses champs, mais encore une fois le destin lui fut contraire.

La France comme chacun sait, était gouvernée à cette époque par le neveu du grand Napoléon, pâle copie, qui  ne désirait qu’une chose, ressembler à son oncle. Cela influença sa politique extérieure.

Il trouva rapidement une occasion, cette dernière lui fut donnée par les Russes.

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Nicolas I, Tsar de Russie        Abdulmedjid, Sultan Empire Ottoman

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Victoria, Reine d’Angleterre             Napoléon III, Empereur français

 

Nicolas Ier entendait que son empire s’étende vers les Balkans ( une constante chez les Russes ), au détriment de l’empire Ottoman en pleine déliquescence. Il proposa donc aux Anglais un dépècement entre amis, ces dernier, pas préteurs voulant garder le contrôle intégral de la Méditerranée refusèrent indignés. Les Russes battirent donc seuls les Ottomans.

Passons sous silence la querelle des lieux saints, les Anglais et les Français formèrent une alliance contre la Russie, avec l’empire Ottoman et le royaume de Piemont Sardaigne . Cela faisait 700 ans que les ennemis irréductibles n’avaient combattu côte à côte. Le Tonton aux invalides se retournait dans son cercueil.
C’est comme cela qu’Auguste se retrouva en Crimée pour combattre un pays dont il ne connaissait même pas l’existence.

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carte des opérations

 

Il y eut beaucoup de première fois pour Auguste, il vit pour la première fois la mer, prit un bateau également pour la première fois et arrivé à destination il vit des gens étrangement vêtus avec des grandes robes et des chapeaux un peu bizarres. Étonné par le costume des turques il le fut encore plus de leur langue. Mais décidément les surprises continuèrent quand il entendit la langue des autres alliés Français, à savoir l’Anglais.

Les conditions de vies furent dantesques et les combats très meurtriers, en effet la technologie avait fait des progrès foudroyant depuis les guerre impériales ( si l’on peut dire ), utilisation des canons rayés, obus, cuirassés, train pour le transport et utilisation du télégraphe. Malgré tout la guerre s’enlisa et il fallut faire le siège de la ville de Sébastopol où les Russes se retranchèrent.

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Soldats Français en Crimée

La vie dans les tranchée s’organisa ( eh oui déjà ), froid, humidité, peur, faim et maladie furent le lot de milliers d’hommes.
Auguste s’accrocha comme les autres et reçut l’annonce de la prise de Malakof par Mc Mahon comme une bénédiction. La prise de cette position fortifiée ne permettait plus aux Russes de tenir la ville, il firent tout sauter et la quittèrent. Ce fut une explosion de joie ( humour ) dans les rangs des alliés .
Auguste se prit d’espoir d’un prompt retour, mais hélas les maladies continuèrent de sévir et il fut pris de violents maux de tête avec une forte fièvre.
Il fut admis à l’hôpital ambulance de la 3ème divison du 1er corps, atteint du typhus il mourut le 27 février 1856 à 7 heures du matin d’une fièvre remittante ( fièvre qui fluctue mais ne redevient jamais normale ).

L’adjudant Pierre Humain Buffeteau comptable de l’ambulance signa l’acte de décès.

Un mois plus tard la famille fut informée et le 27 avril 1856 l’acte de décès fut retranscrit dans le registre de Guigne.

Auguste fit parti des presque 40000 hommes qui succombèrent aux maladies pendant la guerre de Crimée. Les poux firent donc plus de mort que les armes.

Notons que des millions d’hommes moururent encore des même causes pendant la 1ère guerre mondiale ainsi que dans la 2ème et ce malgré les progrès de la médecine.

Mais n’incriminons pas  à tort les petites bêtes, car sans la bêtise humaine elles ne feraient pas de victime.

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