LES FARINIERS DE LA ROULIERE, PARTIE 4/17 , LA NUIT DE NOCES

Le temps est maintenant venu de se sauver et d’emmener Marie. Ils font cela discrètement mais une bande d’échauffées leur témoigne crûment des encouragements qui gênent la prude Marie.

C’est dans une maison prêtée que le couple cache ses premiers envols. Marie qui n’a pas eu beaucoup d’indices sur le comportement qu’elle doit avoir est empruntée au possible. Jamais elle n’a vu d’homme nu, jamais n’a montré le moindre bout de chair à quelqu’un et n’a qu’une vague idée de comment elle va s’y prendre. Elle a peur de l’acte et de sa possible sauvagerie et elle a peur de décevoir Pierre. Alors timidement elle ôte ses vêtements, protégée par l’obscurité, ne gardant que sa chemise . A travers la lumière blafarde de la chandelle elle aperçoit la nudité de son mari. Ses joues s’empourprent, ses jambes vacillent, mais un curieux désir monte en elle.

Pierre s’en doute pressé ne tarde guère à couvrir sa possession de toute sa fougue.

Il n’est guère expérimenté même si il ne se l’avoue pas. Sans caresse, sans douceur, Marie est déflorée. Son devoir elle l’a effectué sans baragouiné, elle fait partie de la communauté des femmes, celles qui sans rien dire, sans rien souffrir doivent faire don de leur corps pour la satisfaction maritale.

Après quelques va- et- vient son homme ne bouge plus, a t’ il fini sa besogne. Oui car il se porte sur le coté comme repu par un trop copieux repas. Elle aimerait pouvoir parler, pouvoir exprimer son ressenti, mais Pierre dort, elle sent sa poitrine se soulever. Doucement elle tend sa main vers le corps de celui qu’il lui a pris sa virginité. Osera t’ elle découvrir ce corps qu’elle ne  croit pas encore à elle.

Elle est enfin toute de témérité, ses doigts rencontrent la poitrine de Pierre, elle descend lentement et vient pudiquement s’arrêter à la naissance de la toison de son compagnon. L’effleurement de ce jeune corps puissant la rend bizarre, lascive, comme fatiguée, prise de langueur, mais bientôt ce simple geste met en émoi le corps faiblement assoupi de Pierre.

Elle sent juste sous ses doigts vivre une force virile, elle ne franchit pas ce soir là le cap du toucher mais Pierre cette fois semble prendre en compte son désir à elle. Il se fait câlin et doux, ne la prend pas comme on prendrait une forteresse, mais partage sa jouissance. Ils dorment tout deux enlacés quand un tintamarre les tire de leur félicité.

Les braillards de la noce sont là , ils veulent vérifier si Pierre n’a pas l’aiguillette nouée et si la légitimité de l’union ne peut être contestée. L’alcool a inhibé les comportements, les propos sont salaces, Marie a honte d’être en chemise devant des hommes. Jean son beau frère un gamin à peine pubère est tout guilleret, il parle haut comme un homme, exige de voir les draps. On chante, on crie, on tape sur des chaudrons , la couverture est soulevée, Marie pleure presque, une jolie tache rougeoyante se dévoile à la vue enthousiaste du groupe. La voilà en chemise semi nue dansant une ronde avec Jean Parpay, l’arpenteur, son jeune beau frère, le fils de son cousin André et quelques pucelles de ses amies qui elles n’ont pas encore rejoint la communauté de celles qui l’ont fait. C’est attesté, elle est femme, Pierre est homme, elle n’a plus honte. La journée est encore longue, elle aide au service pour cette deuxième journée de repas. Mais elle doit aussi danser, boire, manger, remercier les invités. Elle est heureuse mais a hâte de se retrouver seule avec Pierre.

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