
Dans le noir elle reste muette, Julie l’attend depuis longtemps afin qu’elle lui raconte ses ébats. Mais elle n’a pas envie, car elle a reconnu en la violence de Gustave, celle quotidienne de son père. Les hommes sont-ils tous comme cela?
A quelques temps de cela eut lieu la noce, et les premiers temps de leur union furent mirifiques, Joséphine y pense à tout moment, une belle cérémonie de mariage dans la splendide et vaste église Saint Quiriace et un joyeux repas en famille et entre amis. Gustave lui avait même offert un petit anneau qui scellait leur amour.
Puis peu à peu, Gustave a pris sans qu’elle en connaisse la cause une deuxième compagne. Cette dernière se nommait alcool, il rentrait de plus en plus tard et le dimanche elle ne le voyait guère. De le voir peu elle s’en arrangea très vite, elle traînait de longues heures avec sa sœur.
Elle reçut sa première gifle alors qu’un matin lui voulait en sa tumescence pénienne la pénétrer et qu’elle en sa problématique menstruelle ne le désirait pas.
Cet acte contraint en s’en doute, elle ne l’aima guère, mais l’habitude des gifles vint s’immiscer dans le couple.
Les querelles apparaissaient à tout bout de champ, tout le voisinage s’en tordait de rire, lui buvait de plus en plus, rentrait de plus en plus tard quand il rentrait et tapait de plus en plus fort.
Le couple avait de plus en plus de difficultés d’argent, elle trimait pour deux car lui s’était fait une réputation de soûlot et de propre à rien.
Elle apprit un jour que son bonhomme jouait, le peu qu’il gagnait disparaissait ainsi dans les tripots.
Un soir alors qu’elle croyait qu’il allait découcher elle l’entendit monter les marches, il n’était pas seul.
Son compagnon était comme lui fin saoul, Gustave joua les amoureux puis expliqua à Joséphine qu’il était en dettes de jeux avec son copain. Il n’avait plus d’argent et elle seule pouvait le sortir de ce mauvais pas. Elle comprit où il voulait en venir, il n’en était pas question. Il ne lui laissa guère le temps de réfléchir, car une pluie de coupq s’abattit sur elle. Il allait la tuer c’était sûr, lorsque son compagnon lui fit signe de sortir.
Tout alla très vite, il se déshabilla et sans plus de manière la prit. Ce fut rapide, et finalement pas plus désagréable que lorsque son mari la forçait. Un fossé venait de s’ouvrir et jamais elle ne put le refermer. L’habitude fut prise, aux dettes succédèrent les hommes, à la sereine tranquillité d’un ménage commun les querelles d’ivrognes.
Joséphine un jour tenta de noyer sa peine, elle y réussit mais entra dans un cycle de destruction. Son corps sous l’effet conjugué de l’alcool et des passes qu’elles faisaient se décomposa et sa splendeur se fana irrésistiblement.
Dès lors le domicile des Jollet devint un lieu de débauche, des femmes de mauvaise vie et des fêtards en avaient fait un cabaret. Tout le voisinage s’en plaignait et les parents Blondelot baissaient la tête quand ils passaient devant cet antre de perdition.
Alphonse le fils avait profité quelquefois des douceurs d’une manœuvrière, qui n’était pas avare d’heures supplémentaires. Puis il se fâcha avec sa sœur et seule Julie fréquentait Joséphine. Tout le monde voyait d’un mauvais œil ces allées et venues dans une rue honnête et travailleuse.
C’était le royaume de la bamboche, mais les meilleurs choses ayant toujours une fin. La vie qu’ils croyaient rose devint grise.
Le 27 février 1877, Gustave est couché nu sur son lit défait, les draps froissés comme dans le désordre d’un champs de bataille. Les mains derrière la nuque, les cheveux en bataille, la barbe négligée, il en impose.
Joséphine tourne autour du lit et fait son ménage, elle fait comme si de rien n’était mais donne de temps à autre un regard concupiscent à son mari.
Hier soir ils se sont rabibochés après une énième dispute, elle lui a dit qu’elle n’accepterait plus d’homme et lui a promis de ne plus boire ni jouer.
Voyant qu’elle se désintéresse de son corps il lui demande d’aller préparer son petit déjeuner. Elle lui rétorque qu’elle n’a plus rien à lui donner, qu’elle n’a plus d’argent et que les réserves sont vides. Lui sur son lit s’énerve, s’agite, gueule bientôt.
Joséphine reste sur ses positions, lui se lève la menace et lui demande ce qu’elle a fait des 2 francs cinquante qu’il lui a donnés il y a peu.
Pardi tout est dépensé, Gustave lui assène une gifle retentissante, pour peu par la fenêtre ouverte les passants l’ont entendu.
Une deuxième arrive, Gustave est bien décidé à lui donner une leçon, la réconciliation est terminée.
Il pense qu’il va la foutre dehors, encore une gifle. Elle le toise et résiste avec les yeux. Il met un coup de pied dans le sceau d’eau, il y en a partout.
Joséphine s’énerve à son tour, ils s’échangent des coups, mais il est plus fort, les gifles l’assomment peu à peu elle va succomber. Il veut lui arracher ses vêtement la jeter nue dans la rue pour la renvoyer à ses parents. Il a été trop bon avec cette salope, cette moins que rien. Il la menace avec une paire de chenets, elle prend un saladier, la bagarre prend une autre dimension. Ce n’est plus une querelle de couple mais une bagarre d’apaches.
Il avance, elle l’assomme net avec le saladier.