
Mais revenons à Jacques Théophile que nous avons laissé seul en son échoppe de bijouterie de Saint Martin de Ré, il a trente quatre ans et gère la boutique orfèvrerie joaillerie.
Mais quelques mois après la mort de son père il quitte l’île de Ré et va s’installer à La Rochelle. C’est aussi à la même époque que Jacques se prend de passion pour la photographie naissante.
La technique du daguerréotype le passionne et dès 1849 sa maîtrise lui permet de proposer ses services à La Rochelle. Le journal l’écho Rochelais lui fait éloge et lui fait de la publicité en annonçant son passage au 13 rue des puits doux .
Ses talents de daguerréotypeur lui font entrevoir une future belle clientèle, tous s’empressent d’immortaliser leur physionomie pour la transmettre aux générations futures.
Il s’installe donc au 42 rue du palais dans le centre de La ville blanche Rochelaise. Même si il continue à vendre des bijoux, son activité de daguerréotypeur puis bientôt de photographe, prend le dessus.
En 1854 il a de nouveau les honneurs de la presse pour sa belle exposition d’objets d’arts à l’occasion des étrennes. On le voit son activité de commerçant est encore florissante.
En 1856 il est encore une fois à l’honneur, il obtient la médaille de bronze lors d’une exposition des produits de l’industrie et des arts industriels, médaille qu’il partage avec son confrère Édouard Chasteau.
En 1858 a t’ il découvert les propriétés du chlorure de calcium comme substance conservatrice pour la photographie naissante sur papier?
Lui l’affirmera, alors qu’un chimiste de renom Louis alphonse Davanne et un photographe du nom de Girard le revendiqueront également.
La clientèle se développe et les Cognacq restent rue du palais, au 42, puis au 40 puis au 24.
Jusqu’en 1876, Jacques Théophile est toujours marchand bijoutier.
Le couple a eu quatre fils, l’aîné Louis George Adrien né en 1841 à Saint Martin de Ré a tenté sa chance à Paris chez un ami de son père? un photographe nommé Hippolyte Collard.
Il y exerce dès 1868, en 1871 il est lieutenant dans le 109ème régiment de la garde nationale.
Prenant fait et cause pour les communards et vaincu par les Versaillais il est condamné le 24 octobre 1872 à la déportation au sein d’une enceinte fortifiée. Il est arrêté le 24 décembre 1876, sa peine sera commuée en 1877 à 5 ans de bannissement. Il restera en Angleterre, puis reviendra à la Rochelle chez ses parents où on le retrouve dans les recensements de 1881, 1886, 1891.
Ensuite il y a Théophile né en 1844 célibataire ce dernier héritier théorique de l’atelier de son père n’aura pas cette opportunité car son décès interviendra seulement 10 jours après celui de son père.
Marius Gabriel photographe également est né en 1845 à Saint Martin en ré comme ses frères, il exerce avec son père et ses frères. Il se marie en 1875 avec Marie Reine Buquet mais décède en 1879.
Le dernier frère Ferdinand Pierre est né le 18 mai 1854 à la Rochelle, il ne deviendra pas photographe mais employé de commerce sur Paris sans doute dans le sillage de son oncle Théodore.
Il se marie à Paris le 5 juillet 1879 avec Clémentine Guittard, il est le père de Gabriel Cognacq gérant de la Samaritaine.
Il reste à parler d’Adèle née le 28 avril 1857 à La Rochelle, elle mourra au 24 rue du Palais à la Rochelle en 1928. Présidente de l’œuvre des petits morceaux et l’œuvre des malades d’Ernest Cognacq elle voue sa vie aux autres.
Mais revenons à Jacques Théophile, sa femme Mélanie Button meurt le 12 mai 1891 à la Rochelle, quand à lui il s’éteint le 9 février 1896.
Son atelier est revendu à Auguste Lebrun photographe venu de Nantes.
Pour terminer cette évocation de celui qui fut certainement l’un des premiers photographes de La Rochelle; il convient de dire deux mots de son jeune demi- frère Théodore Ernest que nous avions laissé à Marans lors du suicide de son père.
Théodore après avoir tenté sa chance dans le commerce à La Rochelle monte à Paris selon l’expression consacrée. Il y fera fortune en fondant avec celle qu’il épouse Marie Louise Jay le grand magasin célébrissime La Samaritaine. .
Mécène, collectionneur d’art, fondateur de la fondation Cognacq Jay il décède sans enfant en 1928, c’est Gabriel Cognacq son petit neveu et petit fils de notre photographe Rochelais qui prend sa succession à la tête de l’empire de la Samaritaine.
Voila j’en ai terminé de mon petit tour dans cette famille, si au cours d’une brocante vous apercevez des vieilles photographies des frères Cognacq vous pourrez alors penser à mon texte.
Ps : Je recommande un site internet nommé portrait sépia, vous y trouverez une multitude de renseignements sur les photographes de votre ville, j’y puise bons nombres de renseignements.
si vous avez manquez le début voir le premier épisode : UN PHOTOGRAPHE ROCHELAIS