LA MORT DU COLLABO DU GUÉ D’ALLERÉ, JUSTICE OU CRIME?

Maison où fut arrêté Gaston Breton

LE MYSTÈRE DE LA MORT D’UN COLLABO

Construite avant la grande déflagration mondiale par un affairiste véreux, par un couple d’escrocs aimant la belle vie et les bijoux, » la maison bleue », ou le château comme le nommaient les anciens du village portait aussi un autre nom.

Ce vocable, connaissant le passé historique du village m’intriguait fort, mais comme tous les événements liés à la période trouble de la libération du territoire en 1944 je ne trouvais aucun ancien qui veuille délier; ne serait-ce qu’un moment sa parole.

Une véritable chape de plomb entoure cette sombre histoire et j’en ai bien peur, bien peu la connaisse aujourd’hui.

Les rares témoins sont maintenant morts, les protagonistes aussi. L’action s’éloignant la mémoire de ceux qui connurent l’affaire pour ouïe dire se délite. On mélange les choses, on s’empêtre dans les dates, à la force de ne vouloir rien dire les mots se perdent dans les méandres des faits et du non fait.

Mais que ne l’ai-je encore mentionné, je m’égare dans ma digression. La belle maison haute avec l’insolence de son architecture art déco, portait le vocable peu envié de » maison du collabo ».

Bien sûr à l’heure actuelle il a peu de gens qui la nomment encore ainsi.

Je vais tenter de retracer cette ténébreuse affaire mais je pense que beaucoup de zones d’ombre vont assombrir la narration.

Voyons donc mon texte, comme une une invitation à la recherche des éléments manquants. J’en appelle dès maintenant à votre sagacité et à votre curiosité.

Avant de commencer mettons les choses au point, je vais raconter une histoire, où visiblement plusieurs versions s’affrontaient. Je ne prendrais pas position ni pour l’une ni pour l’autre je ne suis pas là pour juger. Juste pour narrer des faits qui se sont produits dans notre petit village et qui malheureusement se sont répétés dans une multitude d’endroits.

Commençons maintenant, comme on commence souvent les histoires.

Il était une fois, en octobre 1944 dans un petit village se nommant Le Gué d’Alleré….

Ce n’est qu’une petite bourgade sans prétention et sans attrait. L’occupation Allemande n’y fut pas pire qu’ailleurs.

Mais les réquisitions et l’absence de quelques jeunes hommes du village emprisonnés en Allemagne, ajoutaient une touche de malheurs à la fierté nationale mise à mal par une défaite inattendue et bien trop soudaine.

Les allemands qui n’avaient pas encore assimilé leur défaite c’étaient réfugiés dans La Rochelle et dans sa banlieue proche. Cernés par les troupes de maquisards qui accouraient pour en finir avec cette inique occupation, ils avaient constitué une poche de résistance.

Un no mans land s’était constitué et notre village occupé par le maquis, se trouvait à sa lisière.

Le décor est planté, un village de France délivré de ses occupants, des allemands encerclés dans une poche de La Rochelle et des maquisards qui occupent diverses maisons dans le bourg.

Mais il manque encore quelqu’un. C’est un invité de dernière heure sans doute mais c’est notre héros

Il aurait pu être comme le François Pignon de notre moderne  » dîner de con  » si l’époque s’y était prêtée car enfin que faisait-il ici notre sujet ?.

Il est enfin temps d’évoquer, de nommer , de donner le nom, celui qui se murmure avec dégoût et mépris sur les lèvres sèches des vieux qui se souviennent.

Gaston Breton, ouf le clavier ne me brûle pas les doigts à l’évoquer, je reste neutre vous dis-je.

Ce monstre d’iniquité est à l’époque un homme d’age mûr car il est né à La Rochelle (Laleu) le 18 mars1886, son père François est cultivateur, profession qu’il va également épouser.

Mais il ne se complaira pas dans le travail de la terre et deviendra entrepreneur en roulage sur le port de La Pallice en plein développement.

Affaire prospère si l’on en croit le rachat en 1921 par notre entrepreneur d’une autre entreprise de roulage et de déchargement la société de Maurice Breton.

Personnalité de premier plan notre Gaston se présentera même aux élections municipales en 1925 sur le quartier de Laleu. Il sera également président de l’Union sportive Rochelaise.

Le stade de Rugby de La Pallice portera son nom.

Bref c’est une personnalité connue et reconnue. Au niveau personnel, il se marie avec Marie Gibaud avec laquelle, il aura une fille. Quelques années plus tard en 1933, notre entrepreneur convolera de nouveau à la mairie de La Rochelle avec Marie Bernard et il en aura un fils et une fille.

La guerre et son occupation arrive et cet homme établi, gros entrepreneur se trouve amené à faire des choix qu’évidemment nous ne jugerons pas car tel n’est pas le sujet.

 

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