UNE ANNÉE DE LA VIE D’UNE FEMME, SEMAINE 7, le carnaval

Le carnaval

Nous allions bientôt entrer dans la période du carême, celle qui précède Pâques et qui commence quarante jours avant, le curé nous avait prévenus qu’il ne tolérerait aucun écart.

Moi je me mélangeais un peu pour ce qui était de l’origine de cette coutume, les quarante jours de Moise dans le désert avant la remise des tables de la loi ou bien la présence de Jésus pendant quarante jours là aussi dans le désert entre son baptême et sa vie publique. Il fut tenté par Satan qu’apparemment il repoussa.

Nous pauvres paysans nous devions donc faire maigre et ne plus manger de viande, nous en rigolions entre nous car ne pas en manger ne nous changeait guère de notre ordinaire.

Tout était un peu confus d’ailleurs car on pouvait alléger le carême le dimanche et aussi le jour de la mi carême. Mon père disait justement, qu’il était plus facile à des gens qui crevaient de faim de se passer de choses qu’ils n’avaient pas.

Moi j’étais respectueuse des préceptes de l’église et il n’y aurait pas de viande dans nos écuelles n’en déplaise à Stanislas, au père et à mes frères.

Ceci posé il restait la question de l’abstinence, les hommes avaient beaucoup de mal avec cette règle.

Stanislas au risque de nous faire damner était excité au plus haut point par la transgression. Lui qui s’endormait facilement le soir, avait tendance pendant cette période à vouloir me prendre à tout moment. Il n’en était pas question et je devais ruser, j’étais malade, j’avais mes menstrues et je feignais de m’endormir.

A ce jeu il était plus fort que moi, mais le curé comprendra.

Mais nous devions avant cela préparer le dernier jour d’avant que nous appelions mardi gras. Nous pouvions faire bombance et la tradition nous amenait à faire des tourtisseaux. C’était des petits gâteaux tout simples, œufs, farine, sucre quand nous en avions et que nous faisions frire. Nous finissions ainsi nos réserves d’œufs.

Une autre question se posa cette année, après le décès de la petite et l’agonie de Marguerite devions nous faire carnaval.

Mes frères tout jeunes encore et nos deux valets pourraient sans nul doute se rendre au village pour y festoyer, mais moi, mon mari et mon père.

On transigea je resterais là à m’occuper des enfants et de ma belle mère, mon père s’occuperait des animaux et le reste de la famille partirait au bourg.

Les hommes décidèrent de se chauffer un peu en buvant quelques coup, puis se grimèrent avec de la suie. Victor qui avait récupéré une vieille robe s’en para et fit la femme. Ils se mirent à chanter et partirent faire carnaval avec la jeunesse du village.

Ils firent bombance toute la journée, hurlèrent dans les rues, montrèrent leur cul aux femmes et aux notables. Vidèrent forces chopines et se gavèrent de bonnes choses.

Sur la place un musicien faisait tourner les danseurs, tous étaient ivres. Certaines femmes étaient honteusement saoules et se sont livrées à des indécences.

D’autres allant au delà profitèrent de la liesse générale pour se donner sans vergogne. Le Stanislas fut aussi saoul que les autres mais s’éclipsa assez vite pour disparaître vers les grandes Vésilières.

Mes frères allèrent avec la jeunesse effectuer un charivari au détriment d’un vieux qui avait marié une jeunette sans le sou. Ils voulurent les faire monter nues sur un âne, mais monsieur le maire et Joseph Collard le garde champêtre s’y opposèrent. Même si je ne trouvais pas cela normal qu’un vieux épouse une jeune, je trouvais honteux qu’on les humilie.

Tout le monde sauf mon mari, rentra du carnaval. Mes frères je ne les vis pas car ils allèrent cuver dans leur grenier et la montée sur l’échelle en bois fut épique. Je les entendis rigoler et chanter tout le temps de ce qui fut une vraie ascension. Mon père était en colère et décida d’aller les réveiller le lendemain pour qu’ils ne soient pas en retard à l’ouvrage.

Nous ignorions si les deux petits valets étaient rentrés, la aussi le père ne tolérerait pas un réveil tardif. Il me chargea d’aller vérifier si ils étaient dans la grange à dormir.

Je me demandais si cela était bien mon rôle et non pas le sien mais je m’exécutais.

La grange était plongée dans le noir, seul un rayon lunaire apportait à travers une planche disjointe de la porte une faible lueur.

L’odeur de paille apportait comme une sorte de sécurité, comme un confort. Il régnait une douce température qui faisait contraste avec la froideur de cette nuit de février.

Le deux lascars étaient rentrés et j’entendais un léger ronflement, l’aîné tourné vers le mur enveloppé dans sa couverture ne bougeait pas dormant du sommeil pesant de l’ivrogne.

Aimé lui aussi dormait, je m’approchais doucement de sa couche attirée par je ne sais quoi.

La lumière de ma chandelle me fit découvrir qu’il était torse nu. Sa poitrine doucement par le travail se musclait se gonflait à intervalle régulier. Aucun poil sur son torse, j’eus instinctivement envie de toucher ces deux petits tétons qui pointaient comme sur une petite fille. Je ne le fis pas mais mon regard descendit quelque peu dans le secret espoir d’apercevoir je ne sais quoi.

Au bas de son ventre musclé naissait un sillon de duvet blond qui doucement s’enfonçait vers son pantalon qu’il avait gardé mais qui saillait béant .

Je fus prise d’un fou désir de le toucher, de jouer avec son mâle attribut. Jamais je n’avais frôlé celui de Stanislas, mais celui de cet adulte enfant m’attirait au plus haut point. Étais-je folle, les événements des jours précédents avaient-ils chamboulé mon esprit.

Voyant qu’Aimé ne bougeait pas je fis descendre mon doigt pour jouer avec ses boucles naissantes, j’étais tétanisée par le peur mais aussi par le plaisir. Ce simple geste me transportait, Victor le long de son mur grogna et je m’enfuis en courant.

Mon père me demanda pourquoi j’avais été aussi longue, je lui répondis que j’avais cru entendre du bruit à l’étable et que j’avais vérifié que tout se passait bien.

Stanislas rentra alors que nous étions tous couchés depuis longtemps, je sentais son haleine pleine de flagrance alcoolique, mais mon odorat fut attiré par une senteur d’un autre cru.

Je me doutais que mon mari avait été voir sa putain, une odeur de femme et des relents de sexe imprégnaient mon homme. J’étais furieuse et, subtilité de femme me décidait à tester sa vaillance. Je me lovais le long de lui lui faisant sentir mes jambes nues. Rien ni fit, le bandit de grand chemin ne fit pas mine de se réveiller.

C’est sûr je me vengerais.

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