LE PREMIER MAIRE DU GUÉ D’ALLERÉ ET SES ADJOINTS. PARTIE 2/2, LES PREMIERS ÉLUS

Après avoir déterminé la source de nos renseignements et listé la composition de la première équipe municipale de notre village tentons une courte biographie pour chacun d’entre eux

Jean Beaujean n’est pas originaire du Gué d’Alleré mais de Puyravault où son père Pierre était maçon. Il est né de ce dernier et de Marie Jeanne Bailly le 30 octobre 1749.

Orphelin de père et mère il s’installe au Gué d’Alleré à l’aube de l’année 1769, il y compte beaucoup de membres de sa famille et ne doit pas s’y sentir étranger.

En 1772 le curé Dénéchaud officie son mariage avec Marie Thérèse Jouinot elle aussi orpheline,originaire du Gué d’Alleré mais demeurant depuis quelques années sur la commune de Nieul.

Ils auront ensemble 11 enfants dont bien peu arriveront à l’âge adulte.

Jean Beaujean exercera le métier de cultivateur et sera le chantre de la paroisse du Gué d’Alleré.

Certainement choisi comme greffier pour sa belle écriture.

Il décède le 22 janvier 1826 chez lui au Gué d’Alleré

Poursuivons avec le procureur de la commune, ce dernier est chargé de défendre les intérêts et de poursuivre les affaires de la commune. Il fait partie du corps municipal mais n’a pas voix délibérative.

C’est le charpentier Pierre Collardeau qui est désigné, ce dernier né le 8 août 1753 au Gué d’Alleré d’un père maître chirurgien.

Il se marie le 9 février 1778 avec une fille du village Marie Jeanne Pochon, notons que lors de son mariage il est mineur anticipé et encore simple laboureur à bras.

Il a quatre enfants de son mariage

Il exerce également lors de la naissance de ses deux derniers enfants la profession de brûleur, ( pour rappel le village du Gué était entouré de vignes et produisait du vin transformé par brûlage en eau de vie ).

Il décède le 16 avril 1802 dans sa commune.

Également membre du corps municipal, Pierre PETIT, qualifié d’officier municipal.

Il est né sur la commune le 27 mars 1762.

Il est tonnelier comme son père et se marie le 23 avril 1794 avec Jeanne Morisset.

Ils auront 12 enfants en ayant le triste privilège d’en voir mourir 9 pour la plupart en bas âge.

Il sera adjoint municipal de novembre 1795 pendant la mandature d’agent municipal de Jean Hillaireau.

Il conserve ce poste sous celle de Jean Cheminet pendant les années 1797 et 1798.

Il convient dès maintenant de préciser que pendant la période du directoire 1795-1799, il n’y a pas de municipalité propre dans chaque commune mais une municipalité de canton qui pour nous se trouvait à Courçon. La population élisait donc un agent municipal et un adjoint municipal. Ces derniers défendaient donc les intérêts de la commune au sein du canton.

Lors de l’arrivée de Bonaparte les maires seront nommés par le préfet, celui du Gué se nommera François Boutet et Pierre Petit deviendra son adjoint pour au moins une quinzaine d’années.

Présent une 20 d’années dans les édiles municipales, il ne sera jamais maire

Il décède le 26 octobre 1828 dans sa maison du Gué d’Alleré.

Jean Chaboury est officier municipal né en 1735 il est sans doute celui dont le niveau social est le moins élevé, fils d’un laboureur à bras il le devient également à son tour. Il se marie avec Louise Favreau le 26 janvier 1765 dans la paroisse du Gué d’Alleré, ils ont ensemble 4 enfants. Il s’éteint en son domicile du Gué le 22 janvier 1810 .

Passons maintenant aux adjoints directs du maire et commençons par le second officier municipal ou si l’on veut le deuxième adjoint.

Il se nomme André Bontemps né en 1745 d’un père marchand, il épouse également cette profession et est nommé dans les actes, marchand brûleur mais aussi tonnelier ainsi que cultivateur. Il se marie le 15 février 1768 avec Anne Élisabeth Favreau, fille elle même d’un marchand. Ils auront 13 enfants dont la majorité mourra.

Il faut signaler pour anecdote que Anne Élisabeth en 1783 enfantera trois fois, une premier en janvier et des jumeaux en décembre.

Notre second officier est mort le 23 juin 1800.

Touchant au milieu du négoce d’eau de vie, élu par les siens et en cela représentatif de sa commune il n’en était pas moins incapable de signer.

Venons en maintenant au premier officier de la municipalité et faisons connaissance avec Jean Hillaireau.

Ce dernier est né le 7 février 1759 à l’abbaye de la Grâce Dieu sur la commune de Benon. Il est le fils du cuisinier de l’abbaye Clément Hillaireau lui même d’une famille de serviteurs de ce saint endroit.

Dans les années 1780 on retrouve la famille sur la paroisse du Gué d’Alleré, Jean toutefois se marie avec la fille d’un laboureur à bras de la paroisse de Benon, se nommant Marie Anne Fleury.

Il est tonnelier. Mais aussi brigadier des tailles, c’est à dire qu’il est chargé par l’assemblée des villageois de collecter l’impôt de la taille, en assurant sur ses biens propres le bon déroulement des prélèvements. C’est un signe d’aisance et d’autorité qui en fait une personne respectée et bien certainement détestée.

Il a cinq enfants avec Marie Anne mais deux seulement vivront.

En 1796 sa première femme décède, il se remarie 4 mois plus tard avec Marie Rose Dionnet la fille d’un matelassier.

Signe des temps révolutionnaires ou l’ordre des choses a été troublé il a comme témoins l’ancien seigneur du Gué d’Alleré, Étienne Alexandre Degascq et son épouse Charlotte Suzanne Junquière.

L’ancien monde et le nouveau se côtoie, c’est une passation de pouvoir entre le seigneur et l’agent municipal qui en 1797 fait fonction de maire. L’ancien percepteur des tailles, fils de cuisinier devient à son tour l’entité supérieure de la commune.

Il redevient veuf en 1816 alors qu’il exerce la profession d’instituteur, ce qui laisse un peu perplexe compte tenue de son parcours.

Il se remarie en 1819 avec une femme du pays Marie Elisabeth Coudrin veuve de Jean Boisson.

Jean Hillaireau termine sa vie le 24 novembre 1823 après une trajectoire bien remplie.

Terminons ce récit historique sur notre village avec celui qui fut le premier maire véritable de notre commune

Il se nomme Joseph Rouault et est né le 9 octobre 1750 d’un père taillandier.

Il se marie avec Jeanne Rose Moureau dans les années 1780, sans qu’on ait trouvé encore dans  les registres la trace de leur union.

Il est tonnelier de profession. Le couple n’aura qu’une fille. Il décède le 15 juillet 1824.

L’on constate donc qu’on ne sait pas grand chose de lui, car il n’apparaît guère dans les registres paroissiaux et ne fait pas partie de l’aristocratie des signataires d’actes de mariage.

Les autres  membres de ce premier conseil fleurissent de leurs signatures les actes du curé Dénécheau.

Pourquoi est-ce lui qui a été désigné en cette période charnière, la réponse est peut être dans le fait qu’il fut un peu plus effacé que les autres tout en étant l’une des personnalités marquantes du village.

Il y a fort à parier que tous les membres de cette première municipalité aient fait partie de la fabrique de la paroisse où ont été pour le moins  des personnalités marquantes de l’assemblée paroissiale.

Cet article est une ébauche et je pourrais le compléter à loisir lorsque m’arriveront d’autres renseignements.

Alors n’hésitez pas, généalogistes, descendants de ces personnes ou érudits à me contacter.

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